Air Europa ne s’occupant pas du pré acheminement, j’avais acheté 2 billets ; un Marseille Madrid et le billet Air Europa de Madrid à Bogota. Deux bonnes heures d’escale devaient suffire, mais le vol de Marseille à Madrid avait du retard !! De peur de rater ma correspondance qui n’en était pas une, j’ai téléphoné aux anciens collègues qui ont raccourci mon vol de plus de 10 minutes ! Merci les copains !
Donc, escale sans trop de bousculade et vol sans encombre. Un taxi pour venir à l’hôtel et tout va bien ! Un des meilleurs hôtels avais-je lu … oui, un des meilleurs hôtels BOUTIQUE ! Donc, bien mais pas le luxe non plus !
Ce matin, avec le décalage horaire, j’avais un peu la tête dans le c… heu … dans le sac ! Mais le dimanche, le centre historique (La Candéleria) est interdit aux véhicules à moteur, je ne voulais pas rater ça. Donc, visite de ce quartier dans une relative fraicheur (15°C) et sous un ciel chargé.
Ce quartier de la Candéleria est déroutant. Le long de l’axe principal, la carrera 7, se succèdent les bâtiments neufs, les centres commerciaux, les travaux, les édifices coloniaux et en ce dimanche, les étals vide-greniers dans un joyeux bordel. J’ai pu assister sans prendre de photo à l’office dans la très belle église San Francisco avant d’arriver sur l’incontournable « Plazza Bolivar » … qui ne casse pas « quatre pattes à un canard ». Elle est bordée d’une cathédrale néo-classique à l’intérieur de laquelle il ne faut surtout pas entrer ! Mais à l’est de cette place, le quartier a gardé tout son charme colonial. Musée de la police, de l’armée, casernes, comme c’est aussi le quartier des organes du pouvoir, c’est truffé d’uniformes !
Donc, les « honnêtes commerçantes » en jupe de skaï ultra-courte arpentent elles aussi le pavé du quartier en ce dimanche matin. Je passe vite dans quelques musées à l’intérêt limité pour simplement admirer les patios de ces somptueuses anciennes demeures. Je réserve les plus attrayants pour plus tard (demain ?) désirant ardemment visiter le célèbre musée de l’or. Mais nous sommes dimanche, c’est gratuit et bondé ! Il n’empêche que c’est extrêmement impressionnant Je ne m’appesantis pas, ne voulant pas transformer ce blog en guide de voyage. De retour à l’hôtel par la même carrera 7, il y a une ambiance de « ouf » ! Des danseurs de salsa en démonstration, des vendeurs d’artisanat à même le sol, des ados qui chantent (qui hurlent ?), des réunions politiques … un joyeux capharnaüm !
Voilà, je rentre bien « ruiné » pour une première journée avec un gros boulot de numérique à effectuer !
Mais c’est la pleine nuit en France, rien ne presse !
Les photos du jour, c’est là !
CLIMAT TROPICAL
Météo France ne s’est pas trompé. Le grand ciel bleu matinal a laissé place à des averses tropicales en milieu d’après-midi. Ce qui me désole, c’est que les averses pourraient durer 2 ou 3 jours ! Donc, puisque le fenêtre météo n’est pas démesurée, je suis parti ce matin faire l’ascension du Monserrate.
Je pensais bêtement faire une balade au calme … erreur ! Je me suis retrouvé à 9 heures du matin dans une ambiance de pèlerinage. Une foule hétéroclite et bigarrée s’attaque à cette montée assez pénible d’une heure environ. Il faut dire que le chemin débute à 2.700 mètres d’altitude pour atteindre 3.150 mètres. Mais les colombiens, eux, ne sont pas gênés par l’altitude, ils sont habitués ! La grande majorité était constituée de jeunes, certains même font de cette montée leur entrainement au trail. J’en ai donc vu du monde me dépasser et j’ai bien senti mon âge, mon manque d’acclimatation et les six heures de sommeil dues au décalage horaire. Bien content d’avoir absorbé les 450 mètres de dénivelé en une heure ! Cette foule disparate qui monte bruyamment, quel spectacle ! Comme un calvaire, il y a des haltes aménagées, j’y ai vu des jeunes femmes présomptueuses tombées dans les pommes ..
Mais arrivé au sommet, alors là, c’est démentiel ! Un mélange de Lourdes et de Corcovado ! J’hésite entre le rire cynique devant toute cette « beaufitude » et l’amusement devant cette manifestation populaire … Des centaines de personnes sur le parvis de l’église bondée pendant l’office, les marchands du temple qui veulent vendre leurs bondieuseries, leurs ponchos, leurs cloches et autres chapeaux …
Entre l’église et les antennes relai, un chemin d’une centaine de mètres bordée de 30 gargotes ! Je les ai comptées !
Puis, c’est la redescente par un funiculaire impressionnant, histoire de ne pas devoir déjeuner là-haut ! Je me promène au hasard dans ce quartier charmant, passe encore un moment sur un marché aux puces pour finir dans un restau prétentieux et sans âme, mais calme. Je décide ensuite de retourner aux musées délaissés hier et cela me coûte car la grimpette du matin m’a bien fatigué. Sur le chemin, je repasse par le quartier animé traversé hier. Ben « c’est pas pire » ! Je flâne un moment sur la palce devant le musée de l’or à regarder les anciens jouer aux échecs et les jeunes faire du skateboard. Puis le musée « de la monnaie » que je n’ai pu apprécié à sa juste valeur faute de traduction et surtout le musée Botero d’une incroyable richesse. En plus des innombrables Botero, bien sûr, des Picasso, Dali, Moore, Delvaux et j’en passe.
Et voilà, une journée bien remplie qui s’achève à 15H30 sous des trombes d’eau en revenant à l’hôtel pour attaquer la partie numérique.
26 Mars 2019
Quand la météo se trompe lourdement !
Accuweather et Météo France annonçaient une journée pluvieuse et il est 17h30 … j’attends la première goutte ! Donc, résolution du jour ; je ne m’occupe plus des prévisions météo ! Après deux jours dans le centre « historique », j’ai décidé de visiter le centre dit « international » ! C’est débordant d’activité, de commerces, de grandes écoles et de jolis parcs publics. Mon hôtel est quasiment sur la « carrera 8 » qui relie les deux centres : trop facile ! Donc, tout à pied encore une fois !
11 kilomètres quand même, sans compter les musées, mais cette fois avec 175 mètres de dénivelé . Plus facile !
Je vais être franc, ce n’est pas forcément le type de visite le plus esthétique. Mais c’est là que bat le cœur de la ville et c’est très intéressant d’être parmi « eux ». Voir les habitants travailler, se déplacer, sourire … Et ils bossent fort !
Et puis, au hasard du chemin, je tombe sur une petite ruelle charmante, un graph magnifique ! Ah oui, parce que les graphs à Bogota, « ça ne rigole pas » ! Je vous en ai fais voir déjà quelques-uns hier, mais aujourd’hui, j’en ai vu des somptueux.
En périphérie de ce centre hyper actif, je suis allé visiter le cimetière central. Il est renommé, toutes les grandes familles y ont leur caveau. Mais le cerbère à l’entrée m’a confisqué mon matériel photo ! Il ne faut pas déranger les morts avec les flashes ? Par contre, il m’a laissé mon téléphone ! … niarg niarg niarg !
Vous pouvez admirer en passant le ciel extrêmement chargé ! La faim menaçant, je suis revenu près du « Muséo Nacional » pour déjeuner dans un petit restau bien coté. Mais la carte est en espagnol uniquement. C’est visiblement la « cantine » pour employés privilégiés et ce sont deux femmes à la table voisine qui m’ont sorti de cette ornière. Même si elles ne parlaient qu’espagnol, nous nous sommes compris ! Pour la digestion, j’ai donc visité le Musée Nacional, qui comme son nom l’indique est à la gloire de la patrie. Tout visiteur venant en Colombie devrait commencer par cette visite qui explique très bien ce qu’est la Colombie ; ses peuples, ses drames, ses révolutions, ses ressources, ses cultures, ses peintres, ses musiques … A priori, un bel exemple d’intégrations diverses, mais je ne peux pas juger en 3 jours. De retour à l’hôtel de bonne heure, j’évalue ce qui me reste à visiter à Bogota. Je vais rester deux jours encore dont la journée de demain dédiée à la visite de mines de sel à 55 kilomètres au nord. Cela va me sortir de la pollution et emprunter les trains et les bus. L’avion du 29 et l’hôtel de Carthagène des Indes est réservé. Roule ma poule !
Les 22 photos du jour, c’est ici
Mais il est l’heure d’aller dîner. Et ça, c est la galère. La majorité des restaurants ferment vers 19 heures. C’est vrai qu’ils fonctionnent essentiellement avec les gens qui travaillent… Le soir ne restent ouvert que les fast-food ou presque. En fait le soir, je me retrouve seul dans des salles improbables ou alors dans des bars qui servent quelques plats, entouré de jeunes qui boivent des bières.
TROP NERVEUX
Parler très mal la langue complique un peu tout. Cela supprime un peu de sécurité dans la gestion du quotidien. C’est ainsi qu’une mésentente avec le taxi à 8 heures du matin m’a mis sous tension dès le départ, que j’en ai oublié mon livre-guide dans le hall de l’hôtel. Sinon, à la station nord de bus – à 22 km de mon hôtel – j’ai pu attraper un bus pour Zipaquera. Jolie ville moyenne renommée pour sa cathédrale de sel. Agacé par le prix d’entrée prohibitif, j’en ai oublié de payer en CB ! Du coup, me voilà un peu court en liquide pour finir la journée. Il faut vraiment que je me détende ! Je m’attendais à une excavation gigantesque, c’est bien une cathédrale ! Creusée dans la roche saline. Et la visite débute par un chemin de croix ! Un vrai, au propre comme au figuré. Car non content de creuser des œuvres d’art religieuses médiocres pour illustrer les 14 stations, la visite est sonorisée d’Avé Maria en boucle, tout aussi peu attrayants. Un calvaire ! (j’ai osé !) Mais la visite se poursuit dans les 3 nefs gigantesques de la cathédrale, c’est démesuré et très impressionnant !
Il m’a fallu quelques efforts, pas mal de marche à pied pour comprendre où se trouve l’arrêt de bus pour Némocon. Le hasard a voulu que, à 12h30, je m’assois dans ce bus à coté d’un restaurateur de Némocon. Là encore, la simili discussion était loin loin d’être fluide ! J’ai donc mangé dans son établissement, me suis renseigné pour savoir comment faire le trajet retour vers Bogota et me suis mis en quête d’un ATM que je n’ai pas trouvé. Au hasard, j’ai quand même trouvé ça !
La visite de ces mines était bien plus intéressante. Et en anglais, ça aide ! Je n’ai pas vu passé l’heure et demi de visite ! Le guide m’a même indiqué où se trouve l’ATM de Némocon. Je le trouve mais n’en retire aucun billet … stress … avant de m’apercevoir qu’il n’est pas affilié « CB » ! J’attrape le bus pour Zipaquera où l’on bouchonne une heure puis un bus pour le terminal nord de Bogota. Et là, je n’ai pas assez de liquide pour me payer un taxi. D’ailleurs, là où je suis descendu il n’y a pas de taxi ! Donc, il me reste a maitriser le cauchemar du voyageur ; j’ai nommé le réseau de bus urbains d’une capitale ! Ça m’a pris un peu de temps, mais je suis très fier d’y être parvenu sans trop de peine ! Mieux, puisqu’il roule dans des voies dédiées, le bus à mis moins de temps que le taxi du matin, pour faire le trajet inverse ! Et comme il m’a laissé devant le snack où je mange le soir, que du bonheur. Sauf qu’après le diner, malgré deux essais, je ne suis pas parvenu à tirer du liquide avec ma CB ! Un problème à résoudre demain !
Les 16 photos du jour sont disponibles ici
Dernier jour à Bogota
La matinée à courir les « ATM » et les banques pour résoudre mon problème de CB. Sans aucun résultat ! Heureusement, pour une fois, j’ai amené pas mal de liquide et je devrais tenir un bon moment. Sauf qu’il va falloir toujours tout payer en CB maintenant ! Et c’est en bus (que je maîtrise un peu maintenant) que je me rend à l’un des grands marché de Bogota : celui de Paloquemao. J’adore les marchés et celui-ci est gigantesque. Mais comme il est couvert, cela ne fait pas de belles photos. Puisque j’ai faim, je mange sur place dans une échoppe très simple.
Après quoi, je vais terminer l’un des musées qui manque à ma collection, celui qui est contigu au musée Botero. En fait, j’en avais déjà fait une partie. Mais une exposition temporaire est dédiée au photographe Martin PARR. C’est voyant ce genre d’expo que je comprends que je ne serai jamais un photographe ! Une expo attachante avec des thèmes superbement traités … époustouflant !
Et voilà, 15h30 à l’hôtel pour m’occuper de mon voyage demain et mon habituel travail numérique. Vite fait ce soir, vu que je n’ai gardé que 10 photos !!
Les contrôles, l’embarquement, le vol, tout se déroule normalement. Un taxi sympa m’amène à l’hôtel. Seule ombre au tableau, ma chambre donne sur la rue bruyante. Problème résolu en attendant qu’une autre chambre plus calme ne se libère … à 15 heures. Pour patienter, j’ai envoyer un mail d’invitation à voir mon album de Bogota. Donc, tout va bien. Carthagène Des Indes ou Cartagena est donc une ville très touristique sur le littoral atlantique. Il ne fait pas trop chaud mais c’est évidemment très humide. Un peu genre Cannes en juillet ! Ça change de la fraicheur de Bogota. Pour respecter mon budget, je suis logé à 5 kilomètres du centre mais des bus performants passent près de l’hôtel. Encore merci à l’appli « moovit » découverte à Bogota. Je vais donc flâner au « centre-ville » historique, prendre mes marques. Et après avoir longer le rivage …
… je me retrouve à siroter une « despé » sur une terrasse genre « Sénéquier » à St Trop’ ! Tout les clichés du tourisme facile/friqué/matuvu sont réunis. Jamais vu une densité pareille de vieux beaux en chemise blanche au débraillé très étudié, de gringos qui braillent leur supériorité déplacée, de décolletés très étudiés pour montrer juste ce qu’il faut de investissement en silicone de monsieur ! Cela n’empêche que le service est nul ! Je poursuis ma découverte nocturne et rapide et je dois dire que – apparemment – ça a de la gueule quand même cette vieille ville ! Hâte de la découvrir ce week-end !
Froid de gueux, mais une chaleur de ???
Hier, dans l’après-midi, j’ai fait le « mariole » en disant que la température était supportable, mais aujourd’hui, ce fût assez accablant ! Je ne suis sorti de l’hôtel que vers 8h30 … erreur ! Il faisait déjà presque 30°C. Monté dans le bus, j’ai raté la descente au centre-ville et me suis retrouvé tout au bout de la presqu’île de Bocagrande. Acte manqué ? Regardez la carte : ça ne donne pas envie d’aller au bout de cette langue de terre ? Donc, je n’étais pas déçu. Cela m’a donné l’occasion de me replonger dans l’ambiance plage ; matelas, churros, bracelets de perle et autre tour en jetski … Cela m’a rappelé Ipanéma … en moins bien quand même.
A 11h, j’étais de retour à la vieille ville où j’ai commencé par visiter les remparts, et où je me suis laissé faire par un marchand de chapeau ! A chaque voyage, un chapeau local … pourri !
Donc, ses remparts, nous les devons à Sir Francis Drake, corsaire de sa Majesté qui pilla la ville en 1568 ! Les espagnols ont construit des protections pendant les deux siècles suivant ! Trop fort ce Drake ! Les murailles actuelles sont donc du 17ème.
Midi, ça tape fort en haut des murs, malgré l’alizé salvateur. Je trouve un peu d’ombre dans les ruelles de vielle ville. Sauf que le soleil est au Zénith et qu’il n’y d’ombre ni d’un côté de la rue, ni de l’autre ! Ce que j’appelle « marcher sur son chapeau », parce que les pieds foulent l’ombre du chapeau. Je fais la visite inutile du musée de l’inquisition. (l’un des trois tribunaux de l’inquisition en Amérique du sud avec Lima et Mexico). Déjà que le concept de torturer au nom des belles écritures m’est insupportable, mais en plus le musée ne nous apprend rien ? SI ! 3.000 morts à Lima, 2.200 à Mexico et seulement 1.700 ici ! J’aurais bien visité le musée de l’or dédié aux indiens Zénu qui habitaient ici, peinards … mais le musée est en travaux. Aucun organisme public n’a jamais eu l’idée de consacrer un musée à ce peuple. C’est une banque (seule capable de protéger ce trésor) qui s’en ai chargé. Pause déjeuner salvatrice dans un bar ouvert sur la rue ce qui veut dire qu’il ne fait pas 18° à l’intérieur. J’ai eu du mal à trouver ! Merci le ventillo. Reposé et repus je retourne flâner dans ces petites rues qui sont très jolies, c’est indéniable. En plus, ce quartier San Diégo est beaucoup moins touristique, voire authentique !
La vingtaine de photos du jour, c’est ici.
Pour attaquer la deuxième semaine …
Voilà, c’est déjà mon deuxième dimanche en Colombie. Les rapides visitent Cartagéna dans la journée, les croisiéristes par exemple. En deux jours c’est mieux, alors en trois jours, s’est paisible. Dans la rue à 8 heures, il fait déjà 27°, je décide d’aller voir le marché le plus important de Cartagéna : le marché de Bazurto. Mon livre-guide déconseille de s’y rendre seul. Cela ne m’a pas vraiment décontracté au début, mais j’ai trouvé les regards plus étonnés qu’hostiles. J’adore ces marchés où les bananes arrivent par camions entiers, le charbon livré à la tonne, le marchand de papaye à côté du bijoutier ! Un poissonnier m’a expliqué pourquoi il salait ses poissons, on a bien rigolé parce qu’il a compris que je n’ai rien compris – hélas.
Son assistant a aspergé mes chaussures d’écailles de poisson. J’ai vu des coiffeurs qui maniaient le rasoir presque au milieu de l’allée des électriciens. Et des gargotes à n’en plus finir. Tout le monde mange, partout, debout, attablés … peu importe. Hier soir, je ne suis pas parvenu a acheté mon billet de bus pour Santa Marta, en ligne. L’appli « redbus » ne reconnait pas ma CB ! (décidément !). Donc, je suis allé au « Terminal de Transportes » pour l’acheter. La préposée en rigole encore ! Apparemment, il y a toujours de la place. Cela m’aura au moins servi de repérage ! Et vers 11 heures, je me retrouve dans la vieille ville pour visiter le seul bâtiment qui me reste à voir ici : le couvent et l’église de San Pedro Claver.
Un frère jésuite qui au début du 17ème siècle défendait les esclaves noirs ! Sa rigueur et son austérité lui ont valu les hostilités des colons et il fut canonisé pour son dévouement 230 ans après sa mort … Pause déjeuner dans le même troquet qu’hier, et sous la fournaise, je vais visiter le « Castillo San Félipé », plus grand fort militaire espagnol du nouveau monde. Plus imposant qu’intéressant …
Par contre exceptionnellement en ce dimanche 31, c’est gratuit et donc envahi de Colombiens, surtout des écoliers par meutes de 20 à 30. Ils s’en donnent à cœur joie sur les remparts et dans les souterrains, ça fait plaisir à voir. Mais ils ont aussi l’air passionnés par leur histoire … Retour fourbu par la chaleur à l’hôtel vers 15 heures. Il faut faire les valises en plus du « moment numérique » !!
Carta Santa Marta
Ce n’est pas la journée la plus palpitante ! Bon cela fait toujours plaisir de retrouver les immenses gare routières comme il n’en existe pas en France … que je sache !
Comme j’avais bien pris de la marge, j’ai tenté de comprendre pourquoi mon bus n’était pas de la compagnie prévue, pourquoi il fallait refaire mon billet, pourquoi il met 1 heure de plus que prévu. Peine perdue, vogue la galère, tout ça n’est pas bien grave. Le paysage étant carrément quelconque, j’ai même dormi dans mon siège incliné. Santa Marta, pour ceux qui suivent « Voyage en Terre Inconnue », c’est la ville où se sont rendus Thomas Pesquet et Fred Lopez à la fin de leur séjour chez les Kogis. Donc, je prends un taxi à l’arrivée car le terminal est 6 km du centre où se trouve mon hôtel. Je prends possession de ma chambre et pars voir « Coltur », l’agence avec qui je pars demain pour le trek de la « Ciudad Perdida ». Ils me confirment que tout se présente bien, que nous devrions être 3 … En fait, j’ai juste la crainte de tomber sur des sportifs.
Vous n’aurez donc aucune nouvelle pendant cinq jours. A bientôt
4 malheureuses photos de la gare de Carthagéne
Trek de quatre jours pour la « Ciudad Perdida »
Donc, mardi 2 avril, un 4×4 vient me récupérer à mon hôtel vers 8h30 pour m’amener à l’agence (Turcol) avec tous mes bagages. Je laisse ma valise principale en dépôt, apprends que je serai seul client de Turcol et fais la connaissance de Sergio, mon guide … personnel donc !
Nous partons pour la Sierra Névada de Santa Marta et après 40 minutes de route et 40 minutes de piste, nous arrivons à Macheté, au bout de la piste et départ de notre trek. Là, je comprends certains des organisateurs (il y en a 6) fédèrent leur logistique … mules, cuisiniers. Je serai donc nourri par « Magic Tour ». Après le déjeuner, (~13 H) nous partons, Sergio et moi, sous une température caniculaire. Presque 9 Km et 800 mètres de dénivelé positif. Voir ci après.
Je découvre le terrain plus escarpé que prévu et des pentes de pâturages des agriculteurs colombiens avant de pénétrer dans la forêt habitée par les Kogis et les Wiwas.
Et après 3h45 d’efforts, je découvre le premier camp. C’est très bien organisé. Il y a un petit magasin (avec des bières glacées !), des douches propres et efficaces et des lits superposés avec des matelas acceptables et des couvertures propres elles aussi !
En conclusion de cette première journée, je suis ravi ! Le tourisme urbain commençait à me peser, là, le contraste est magnifique.
« Two pigs on the roof … «
La deuxième journée est réputée comme étant la plus rude … C’est un plongée totale dans la nature tropicale, le milieu écologique des indiens. Presque 7 heures de marche dans la journée avec un dénivelé positif total de 1.300 mètres. Nous passons le long d’un village cérémoniel Kogis où Sergio m’explique la significations des « two pigs on the roof » de chaque hutte. Son anglais n’est pas parfait (mieux que le mien) et il fallait comprendre « two peaks » !!
A 9h, nous faisons une grosse pause et même un bain rafraichissant et réparateur dans la rivière au bord de laquelle est établi le camp Mutanyi où nous dormiront dans deux jours. La deuxième partie, toujours sous une chaleur humide accablante est rude ! Heureusement, il y a des échoppes où l’on est ravitaillés en pastèque aux points stratégiques.
La progression nous mène ainsi au camp situé au pied du site précolombien : modestement nommé « Alojamiento El Paraiso » !! Nous sommes une cinquantaine. Il y a parfois 200 personnes en haute saison.
3ème jour ; l’Apogée.
Petite baignade rafraichissante en rivière, avant de redescendre … pendant 2 jours. Je ne vais pas vous remettre les profils, c’est exactement le même chemin qu’à l’aller, les étapes, seules diffèrent. Malgré les 1.200 marches, mes genoux ont tenu, c’est une satisfaction !
Les 19 photos de Ciudad Perdida
Les guides mentent toujours sur les heures de marche !
Pas vraiment sur les heures, mais sur le profil ! En ce 4ème jour, il m’a confirmé que cela descendait presque tout le temps ! Du bluff ! J’ai souffert, je dois l’avouer, peut-être plus de la chaleur que de la topographie exigeante. Nonobstant, je ne pensais pas que 4 malheureux jours de marche me fatiguent ainsi ! Ce qui ne nous a pas empêcher d’avoir avec Sergio des échanges riches et instructifs et de faire de belles rencontres.
Voilà, un bilan extraordinairement positif, grâce à Sergio aussi ! Je voulais absolument faire ce « spot » de Colombie, c’est fait. Au retour, je me suis inscrit pour une excursion de 3 jours (lundi à mercredi) à l’extrême nord de l’Amérique du Sud (Punta Gallinas). Autre spot que je VEUX faire absolument. C’est une autre histoire …
Repos et demain je vais voir Zorro
Une chambre sans fenêtre ! Vous auriez imaginé ça ? Et un climatiseur caractériel , et voilà comment j’ai passé une nuit pas si réparatrice que ça ! Donc, une journée de repos physique pour aussi pouvoir travailler les quatre jours de retard numérique. La matinée a failli ne pas suffire ! Ceci fait je suis allé déjeuner au restaurant mexicain réputé d’à coté. Et là, je me suis rappelé pourquoi j’avais perdu 8 kg au Mexique ! Vraiment, ce n’est pas mon truc ! L’après-midi a flâner dans la vieille ville fût un régal.D’abord parce que mes mollets vont bien, merci pour eux. Et surtout parce que c’est sympa de voir les gens vivre leur samedi après-midi à leur façon. Magasins bondés, musique à fond et places désertes alanguies sous le soleil ardent … Quelques renseignements glanés sur la suite de mon programme, comme tenter de réserver un billet de bus pour Mompox jeudi prochain. En attendant, demain je vais à Don Diégo ! (mais sans « de La Véga). Puis 3 jours à l’extrême nord du continent, une nuit de retour à Santa Marta et au moins 2 nuits (réservées) à Mompox. Ça roule bien cette histoire ! Voilà un deuxième article pour ce jour, « sans augmentation du prix des consommations » !
Je ne vous ai pas encore gratifié d’un joli carrousel comme l’an dernier, parce que ce n’est plus possible. Google a changé ses codes API et il n’y a plus d’extension WordPress gratuite qui gère les nouveaux codes … désolé.
6 photos de Santa Marta
Mais la journée n’est pas terminée ! C’est la fièvre à Santa Marta !
GUINGUETTE TROPICALE
Avant de me quitter, Sergio m’avait chaudement recommandé d’aller à Don Diégo. Si il ne vous a échappé que je n’ai passé que 4 jours au lieu de 5 à la Ciudad Perdida, j’ai donc un jour « de mou » que je m’empresse d’aller passer à Don Diégo ce dimanche. Un passage par le terminal de bus pour acheter mon billet pour Mompox, jeudi prochain. Oui ! je ne vous ai pas dit ! Non seulement ma CB est caractérielle selon les DAB où je l’utilise, mais elle est aussi refusée par les sites de vente en ligne de billets de bus … Donc je dois acheter mes billets aux guichets !! Billet en poche, j’en achète un autre pour Don Diégo. Grâce au traducteur google, je me fends de mon plus bel espagnol pour demander au chauffeur de me dire où descendre. Et moi, je suis sur Maps. Seulement google a mal placé Don Diégo sur la carte et j’ai bien du mal à m’entendre avec le chauffeur une fois arrivé sur place. Il me montre un chemin qui entre dans la forêt … je l’emprunte donc, circonspect quand même ! Au bout d’un quart d’heure de marche je me fait aboyer dessus par un molosse, je rebrousse chemin et décide de me fier à google car je ne sais pas encore qu’il a tout faut ! Je marche 10 minutes sur la route (super !) et arrive au village de Don Diégo. Ben non ! Les habitants me confirment que c’est d’où je viens. Grrrrr !! J’avise un ado en scooter, lui propose un petit billet pour revenir au vrai Don Diégo où je me retrouve 5 minutes plus tard. Et c’est ce gamin qui en parlant avec les mains, me fait comprendre qu’il n’y a rien intéressant ici, si ce n’est les animations en bord de rivière ! Et effectivement le « bled » n’est pas fantastique !
Mais tout au fond, il y a une pancarte qui indique la rivière ! Et là, j’ai passé 3 heures délectables. Les guinguettes des bords de Marne version tropique ! Tout une population débonnaire vient profiter de ce beau dimanche pour se décontracter au bord de l’eau. Mamans faisant patauger leur progéniture, ado qui s’arrosent, barbecue qui fume, restau/cantines à volonté, tout ça dans une cacophonie de sonos discordantes. Je me suis régaler !! Au restau aussi d’ailleurs, avec un superbe rouget grillé et des bananes légumes. Retour longuet dans un bus brinquebalant et bondé. Et fin d’après-midi repos et numérique.
Les 10 photos du jour
Demain matin, départ à 4h30 pour 3 jours et 2 nuits. Donc, à jeudi !!
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Excursion de trois jours à La Guajira
La Guajira est le nom donné à cette péninsule à l’extrême nord de la Colombie qui avance dans la mer des Caraïbes. J’ai choisi de faire l’excursion depuis Santa Marta, même si c’est plus loin, mais cela évite des escales inutiles à Riohacha, voire à Vallédupar. Le départ à 04h30 lundi matin fut relativement mouvementé. Alors que les rues étaient désertes, un petit taxi vient s’arrêter devant l’hôtel. Nous comprenons vite mutuellement que je ne suis pas son client. A 04h40 un autre petit taxi jaune arrive à son tour. Je décline mon identité, lui rappelle que je suis client de l’agence Turcol en partance pour la Guajira. Un vague impression qu’il ne m’écoute pas en chargeant mes affaires me met mal à l’aise. Et au bout de 100 mètres, il me demande si je vais bien à l’aéroport ! UN ÂNE ! Je l’engueule et lui demande vite de faire le tour du pâté de maison pour ramené à l’hôtel où « mon » taxi doit arriver d’un moment à l’autre ! Et en effet, un gros taxi collectif peste de me voir en retard et les 2 chauffeurs s’invectivent ! Au bout de 10 minutes je me demande si ce 3ème taxi est le bon. Il « ramasse » des clients un peu partout qui n’ont absolument pas l’air de touristes … Mais nous partons dans la bonne direction, donc je décide de me laisser balader ! Et puis j’imagine alors que ce taxi va m’amener à Riohacha pour que je rejoigne un groupe là-bas. Et c’est exactement ce qui se passe. Le taxi me dépose à un hôtel où une personne m’attends pour que je prenne mon petit dej’ (il est 07h30) avant de rejoindre la véritable agence organisatrice. C’est ainsi que nous partons à 6 plus le chauffeur (à peine tassés !) dans un 4×4 confortable. 3 autres français (bordelais) parmi les 6, cela va permettre de mieux échanger !
10 heures ; nous nous arrêtons aux marais salants de Manaure. Tu m’étonnes ! Il fait déjà 35° au thermomètre de la voiture et il y a un vent d’au moins 50 km/h ! Et c’est comme ça tout le temps, donc une évaporation de « folie » … c’est bon pour récupérer le sel ça !
Nous rejoignons ensuite Cabo de La Vela, un peu plus au nord. Une station où les sky-surfs s’en donnent à cœur joie. Nous y déjeunons avant de revenir y dormir le soir. L’après-midi, nous visitons la cap nord-ouest de la presqu’île de La Guarija. De superbes contrastes entre les terres arides et la mer verte.
Ce cap nord-ouest est matérialisé par ce pic, à gauche, nommé pilar de Azucar. Là haut, je pense que le vent soufflait à plus de 80 km/h !! Après une nuit en hamac à Punta de La Vela, nous attaquons la plus belle partie de l’excursion. Nous longeons la lagune qui borde la côte nord en empruntant des chemins de traverse très peu praticables. Les paysages sont étonnants et superbes. Le végétation est totalement désertique jusqu’à ce que nous rejoignons même des dunes ; celles de Taroa sur la côte nord.
Après déjeuner dans un restau perdu dans ce milieu hostile, nous longeons la côte vers l’extrême nord ; le phare de Punta Gallinas. Un petit phare métallique qui ne ressemble à rien mais pour moi, le symbole est fort. C’est ici que se termine le continent sud américain, et c’est ici que débute ma descente vers le sud … Nous nous installons dans un camp sans grand confort juste à proximité.
Pour tout dire, je manque de pratique dans l’art de dormir dans un hamac 🙂 Même si j’avais le plus beau, noir et rose (à droite), je n’ai pas passé une nuit formidable.
La troisième journée sert essentiellement de retour. Quelques flamants roses plus ou moins captifs, quelques mots, quelques signes, quelques sourires échangés avec les locaux, c’est tout.
Voilà, des heures plus tard je suis revenu à mon hôtel point de départ, très heureux de cette escapade, trop courte. Il est tard, « je ferme » ! Demain 7 ou 8 heures de bus pour me rendre à Mompox (Mompos)
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La descente vers le sud débute.
05 Sta Marta – Mompox from Domnique Thiebault on Vimeo.
Je vais être bref, car la matinée a été consacrée à effectuer des tâches pratiques et le reste de la journée s’est passé dans le bus ! 7 heures pour aller de Santa Marta à Mompox. Je suis bien installé dans une chambre simple et immense … Demain, les affaires reprennent !
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Mompox, vite fait, bien fait !
Dès 8 heures, je vais vérifier les dires de mon hôtesse auprès du bureau Copetran, la Cie de bus avec laquelle je suis venu hier. D’ailleurs, j’y retrouve le chauffeur et son aide qui ont passé la nuit ici, eux aussi. J’arrive à comprendre qu’un bus part demain matin à 7h pour Aguachica. D’un seul coup, cela rend possible l’espoir que j’avais d’aller passer le dimanche dans un petit village charmant – pour quelques initiés ! – répondant au nom de Playa de Belem ! Il n’est même pas cité dans mon livre/guide … mais je suis joueur. Je ne dispose d’aucun horaire de bus suffisamment précis et fiable pour ce genre de petite ligne. Mais tout le monde s’accorde à dire qu’il y a beaucoup de bus locaux entre Aguachica et Ocana et comme, de toute manière, il faut prendre un taxi pour finir le trajet jusqu’à Playa de Belem … Il semblerait que je puisse être à Aguachica en milieu de journée, donc je tente le coup. Je reviens au centre-ville historique de Mompox qui de fait est constitué de deux rues parallèles à la rivière Magdaléna. Voyez vous-même ci-dessous.
Derrière les jolies façades blanches, se cachent parfois de superbes patios abritant une administration, un café ou un restau. J’en ai repéré un superbe, y ai pris un « café con léché » de prétexte pour jouir du WiFi et réserver une chambre dans le seul « hostal » de Playa de Belen. Affaire conclue !!
C’est vraiment agréable de déambuler dans ce bourg historique, qui eu son heure de gloire avant que la rivière ne change de lit … La population semble concernée pour faire venir encore plus de touristes en rénovant les anciennes bâtisses et en repeignant inlassablement de blanc toutes les façades.
Ça donne une impression de frais tout ce blanc ! Mais nous sommes encore pas bien loin de 40° C ! A ce propos, demain soir, je devrais être à 1.400 mètres d’altitude ! Oufff. Le bourg s’étend donc le long du Rio Magdélena ce qui lui confère un charme indéniable d’ancienne capitale alanguie le long de l’eau.
Après le déjeuner et deux heures au frais dans ma chambre, je suis allé faire un tour « nature » dans une barque de 20 places à moteur. Nous avons vu une quantité incroyable d’iguanes, puis des échassiers de toutes sortes ou autres oiseaux de proies. Voir aussi, un peu, les gens vivre dans ce dédale de canaux nourriciers. Une agréable façon de finir la journée sur l’eau.
Les photos de Mompox, c’est ici.
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JE SUIS EN PULL !
Hier soir, je me suis penché sur les disponibilités d’hôtel pour le week-end pascal. Et il apparait que c’est problématique. Juste que je ne sais pas vraiment où je serai alors ! A El Cocuy ? Justement, il n’y a plus de place ! Donc il faut que je me résigne à faire ce que je veux absolument éviter, c’est à dire, un planning précis des 12 prochains jours ! J’ai donc réservé tout mes hôtels pour Bucaramanga, San Gil et Barichara.
06 Momp – La Playa from Domnique Thiebault on Vimeo.
Départ en bus ce matin à 7 heures, enfin, avec 20 minutes de retard, dans la moiteur matinale de Mompox. A Aguachica, il devait il y avoir « plein » de bus pour Ocana … et à midi, la préposée m’annonce que le prochain est à 18 heures ! Voilà … les tuyaux crevés n’ont pas frontière ! Évidement, des taxis se proposent pour me mener à Ocana mais je n’ai pas envie de me précipiter et comme c’est l’heure de déjeuner, je cherche de quoi manger. Quand un taxi moto me propose de me mener à une station de taxi collectifs où je trouverai le moyen de me rendre à Ocana. Vendu ! Cinq minutes plus tard ma valise est dans le coffre d’une Renault 9 flambant vieille et il faut attendre 3 autres passagers. J’en profite pour déjeuner pour de bon cette fois. D’ailleurs, pendant ce temps, ma valise change de coffre et je pars avec le taxi suivant. Une bonne heure assez pénible pour passer un col genre Gallibier ! A Ocana, j’achète mon billet de bus Ocana/Bucaramanga et me renseigne sur le moyen d’aller maintenant à La Playa de Belem. On me suggère une moto/taxi, soit ! Et après 50 minutes de moto, me voilà à destination. Il est 16 heures. Je prends possession de ma chambre dans une maison d’hôtes charmante. Le village est superbement conservé, un village colonial d’une blancheur immaculée. Et puis, comme c’est agréable d’être au frais et à la campagne ! J’assiste à un tournoi de futsal des écoles locales … et passe la soirée tranquillement.
Juste une photo, car la lumière ce soir n’est pas « top » …
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UN DIMANCHE A LA CAMPAGNE
La Playa de Bélen, ce n’est pas bien gros et c’est pourquoi j’ai choisi d’y venir pour le dimanche des Rameaux. Dans ce pays hyper-catho, je me suis dit qu’il y aurait « du spectacle » ! Mais pas à 7h30, heure à laquelle je suis sorti de l’hôtel (il fait jour à 5h30). Je me suis donc dirigé vers le parc « des Estoraques », curiosité locale. Quasi seul dans la rue, un motard me dépasse et m’offre de faire les 400 mètres en selle. Je refuse. Et je trouve « le gars » à l’entrée du parc, qui n’ouvre qu’à 9 heures, mais cela semble sans importance. Par contre, il me réclame le droit d’entrée de 5.000 pesos ; 1,5 €. Quand j’ai eu fait 100 mètres et que je l’ai vu repartir … j’ai eu un doute !
« Los Estoraquès », c’est une falaise étrange creusée de « cheminées des fées » sans les coiffes ! Cela ressemble à un labyrinthe ludique où l’on cherche à trouver le meilleur passage. Faute de moyen pour entretenir et sécuriser les chemins, la moitié du site est interdite et sur l’autre moitié, la fin des chemins est souvent condamnée. Cela n’empêche pas de m’amuser dans les couloirs !
Et comme je ressors vers les 9 heures, je tombe sur les employés du parc qui prennent leur service. L’un d’eux me signifie que je dois m’acquitter du droit d’entrée, ce a quoi je lui rétorque que c’est ce que j’ai fait. Et il me réponds, « ok, très bien » sans rien me demander … Je n’en crois pas mes yeux ! Ils sont vraiment très cool ses colombiens. Sur le parking campe dans un van, un jeune couple germano-hollandais. Je prends le café avec eux et l’on échange nos impressions et autres « tuyaux » sur la Colombie pendant une heure. Puisqu’il est 10 heures, je me dis que cela doit s’animer du coté de l’église. Effectivement, l’office est en cours et l’audience déborde sur le parvis ! Gros succès d’audience ! Quand je pense au mal que je me donne pour 6 visiteurs par jour, je suis deg’ !
Je passe une heure et demi a tenter de me fondre dans la masse pour prendre des photos. C’est un régal de voir la vie du village dans et devant l’église. Les rues alentours sont désertes, sauf quelques hommes dans les bars à billard. Toute la vie sociale semble concentrée ici, en ce dimanche matin ensoleillé. Les « campesinos » qui arborent leur plus beau chapeau, les mères de familles (parfois très très jeunes) qui allaitent et comparent leurs bambins, les ados qui draguent, les uns endimanchés par leur mère, leur autres gominés par leur soins et toutes les femmes, jeunes et moins jeunes, juchées sur des talons compensés d’une hauteur vertigineuse.
Un joli moment de vie à la campagne qui se termine à la fin de l’office. Il est presque midi, je décide donc de visiter le cimetière, parce qu’il faut toujours visiter le cimetière ! Celui-ci est en hauteur et offre un point de vue sympa sur le village. J’ai faim. Je passe donc sur un promontoire sur l’autre versant où est installé un restau/piscine. La jolie vue ne masque pas ce grand moment de beaufitude absolue. Mais un bon poisson frit avec une bonne bière.
Me voici redescendu à 14h30 e j’ai tout vu de ce charmant village. Juste le temps de me rendre à Bucaramanga … sauf que j’ai ma réservation ici ce soir. Donc, après-midi numérique au calme du patio de mon « B&B ».
27 photos de la vie de La Playa un dimanche
Une petite pensée à ma maman qui se faisait passer la bague au doigt il y a exactement 64 ans. Mais elle ne s’en souvient plus 🙂
TOUJOURS PLUS AU SUD
Ce soir, je ne vais pas être long. Voyager c’est se déplacer et c’est bien la seule satisfaction du jour. Aller ailleurs, toujours.
J’avais regretté d’avoir demandé à mon moto/taxi d’assurer également le retour entre La Playa de Belen et Ocana. Parce qu’en fait il y a des bus, des taxis, des taxis collectifs à La Playa ! Eh bien, le motard n’est pas venu ! Mon hôte ne semblait pas étonné. Tellement qu’il avait déjà prévu le coup en me réservant une place dans le taxi collectif. A 8 heures je pars donc pour Ocana. Pas facile de trouver le départ des mini-bus mais j’y suis arrivé et j’étais à l’heure – 08h50 – pour un départ à 9 heures. En effet, à O9h20 nous partons de Ocana. 🙂 Un voyage de 5 heures en bus pendant lequel j’ai dormi la moitié du temps ! Un petit taxi jaune pour aller du terminal de bus de Bucaramanga à l’hôtel et je suis en possession de ma chambre à 15h30 ! Le quartier est moderne avec de grandes avenues encombrées et bruyantes … Je savais que Bucaramanga ne serait pas ma meilleure escale, mais à ce point là ! Entre 16h et 18h30, je vais faire un tour au centre-ville histoire de faire quelques photos. Je n’ai pas sorti l’appareil de l’étui. Vraiment pas top cette ville ! (pardon à Sergio si il me lit). Demain,je vais passer la journée à Giron, cela devrait être plus enthousiasmant.
Vous aurez compris : 0 photo aujourd’hui !
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TROP DE TEMPS TUE LE TEMPS
Voilà pourquoi je n’aime pas réserver longtemps à l’avance ! Je suis contraint par ces réservations, mais semaine sainte oblige ! En manque cruel d’informations précises, je manquais de visibilité sur la visite recommandée de Giron, dans la banlieue de Bucaramanga. Subodorant que j’avais largement le temps, je ne me suis pas pressé ce matin mais comme il faisait beau, j’en ai profité pour être (en taxi) à Giron vers 08h30. C’est une très belle vieille ville coloniale dont le centre historique est … petit ! 400 mètres au carré. J’ai eu beau arpenter toutes les rues, aussi jolies les unes que les autres, chercher de bons points de vue …
… passer du temps dans une cafétéria, à 10 heures, j’avais tout vu, juste au moment où les touristes arrivent. Et donc fini la journée. J’aurais donc largement pu aller à San Gil dès cet après-midi, dommage. Ce sera un après-midi lessive !
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SANS PULL MARINE J’AI TOUCHE LE FOND DE LA PISCINE
Une nuit pénible, avec une turista d’une rare violence ! A 4 heures du matin, j’étais désespéré, je touchais le fond ! Mais le 7ème et presque dernier immodium fût le bon. A 8 heures j’étais à la pharmacie pour me réapprovisionner. Les explications gestuelles pour palier à mon espagnol déficient furent un très grand moment ! Mais j’ai pu acheter tout ce dont j’avais besoin, le moral revenait un peu. Et puis des nouvelles et des encouragements de personne que j’aime et enfin 15 visites de mon blog aujourd’hui ! Record de cette année battu. L’an dernier, au Maroc, j’avais fait 70 en une journée quand même ! Dans le même état d’esprit, je n’ai pas encore diffusé de Best Of de mes photos de Colombie, parce qu’il n’y en a qu’une ! Il faut se rendre à l’évidence, Coté esthétique, la Colombie, ce n’est pas le Maroc … C’est ragaillardi que je prenais la direction du « terminal transport » puis le bus de Bucaramanga à San Gil. Voyage sans problème sauf que nous avons subit des travaux dans la montagne avec circulation alternée. Et ça ne rigole pas ; c’est 45 minutes dans un sens, 45 minutes dans l’autre !
L’hôtel à coté du terminal de « ma » compagnie de bus, je récupère ma chambre et part visiter San Gil. Je suis nettement sur les rotules après ma sale nuit et n’ayant rien ingurgité depuis plus de 8 heures. Et contre toute attente, cette petite ville ne manque pas de charme. Une place principale avec une très belle ambiance ; le parque de la libertad ( ben oui, c’est ça ou parque Bolivar !). Je trouve un très bon restau et me gave d’une sorte de cassoulet équatorial bien roboratif à souhait. Je remonte la pente ! Et je reprend la visite de San Gil.
Et puisque je reprends possession de mes capacités physiques et surtout mentales, je décide de me soigner encore mieux avec un massage. Dans chaque pays où je vais je me fais masser, c’est une habitude. Et là, dans l’état où j’étais cela m’est apparu fort indiqué ! Je pousse la porte d’un salon de massage thérapeutiques ET relaxants. Malgré l’heure à peine tardive, une masseuse veut bien me prendre pendant une heure, pour 15 € ! Encore de l’exploitation du tiers monde par le touriste de base ! 🙂 !! Cela ne fût pas le meilleur massage que j’ai vécu mais il a terminé ma remontée à la surface. Ou comment passer du pire au meilleur dans la même journée.
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LES ANCIENS VILLAGES COLONIAUX.
Le gouvernement colombien à labellisé certains anciens villages coloniaux. J’avais donc coché Socorro comme tel (comme La Playa de Belen) , sur ma liste des choses à voir. Mais pourquoi mon livre/guide n’en parle-t-il pas ? J’ai la réponse ; Socorro ne vaut pas le détour ! Le bus m’a laissé au marché vers 10h. Bonne idée, je vais le visiter de suite. Il s’avère être plus un marché de fringues – chaussures – babioles que nourriture. Mais il y a un « quartier » réservé aux marchands de jus de fruit absolument époustouflant !
Je me suis ensuite lancé dans une visite EXHAUSTIVE du centre historique. Voyez plutôt !
Une paire d’heure à arpenter les rues de ce village. Qu’on ne se méprenne pas, Socorro n’est pas dénué d’intérêt, mais franchement, on peut se passer de la visite ! Dorénavant, je me méfierai donc de ce label gouvernemental. Un petit restaurant sympa sur une place à l’écart de l’agitation et l’affaire est dans le sac !
Et retour à San Gil pour un après-midi numérique. Comme hier, il se met à pleuvoir. Normal, c’est la saison. Mais je me pose alors la question d’aller faire ce trek de 3 ou 4 jours à El Cocuy. Un trek réputé, qui se fait de France mais en altitude, entre 3 et 4.000 mètres. Hors, je n’ai pas envie de passer mes après-midi sous la tente ou pire, d’attendre à El Cocuy une improbable fenêtre de météo clémente. (il eût vraiment fallu venir plus tôt !) . De plus, c’est aussi une dizaine d’heures de bus … aller ! Je n’ai plus que un ou deux jours pour me décider !
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WEEK-END PASCAL A BARICHARA.
Hier soir, dans ma chambre de San Gil, je me suis subitement apperçu que c’était totalement idiot de tenter des bus aléatoires un dimanche de Pâques alors que tout le monde sera dans la rue pour faire la fête ! J’ai donc allongé mon séjour à Barichara d’une nuit. Ce matin, je suis allé au « terminal de transporte » de San Gil pour glaner des informations sur les bus en partance pour Tunja lundi. Il semblerait qu’il y en ait un à 9 heures ce qui me va bien. Je reviens à l’hôtel avec le même taxi/moto pour boucler mes bagages et prendre le bus pour Barichara (dont le terminal est à coté de l’hôtel et non au terminale de transporte !) L’hôtelier, lui, soutient qu’il y a pléthore de bus pour Tunja, 6 compagnies exploitant la ligne ! Admettons. Après 45 minutes de bus, me voici à Barichara. Je laisse ma valise à l’hôtel puisque ma chambre n’est pas encore prête et par à la découverte du village. Village classé, coup de cœur du Routard, ça donne envie !
Et je ne suis pas déçu ! Ce village perché a un cachet extraordinaire ! Il me faut juste un temps d’adaptation pour passer du mode voyageur au mode touriste. Parce que je ne suis pas tout seul en ce week-end pascal ! D’où le prix de la chambre ! Je monte au hasard dans le haut du village et me retrouve à visiter le cimetière. Toujours visiter les cimetières, mais je l’ai déjà dit. Celui-ci est intéressant. Bien « foutrac » avec des pierres tombales assez iconoclastes !
Je me retrouve ensuite à la Capilla Santa Barbara, apogée de la grimpette, où il est interdit de ne pas se photographier avec la chapelle en arrière plan, ou la vue plongeante sur le village. Je passe un long moment a prendre en photo cet étalage de narcissisme à coup de selfies lamentables et autres poses lascives … un spectacle en soit !
A midi, je retourne à l’hôtel récupérer ma chambre rustique de 30 m², dans une ancienne mission avec un très bon confort. Je vais manger dans un excellent restaurant italo/libanais avant d’aller repérer le départ du chemin pour Guané où je vais demain, puis monter au pied de l’antenne relai qui domine la vallée ; superbe vue !
Je redescends par les rues à l’écart pour retourner à l’église principale. En arrivant ce matin, je ne m’étais pas attardé devant elle, sachant que la façade des églises est, par construction, éclairée l’après-midi. Eh bien non ! l’église de Barichara n’est pas orientée !! Quelle hérésie 🙁 Elle est en fait inscrite dans la pente sur un axe nord/sud ! Par contre, c’est l’office et elle est bondée ! Voilà, il est l’heure d’effectuer mes heures de numérique. Ce soir de vendredi saint, j’hésite a aller assister au calvaire …
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BALLADE A LA « PAS FRAICHE » VERS GUANE.
Pas de petit-déjeuner avant 7h30, 2 heures après le début du jour. 🙁 Départ à 8 heures pour aller à pied au petit village de Guané. Il fait déjà chaud pour marcher …
Barichara est à 1.350 mètres d’altitude environ et Guané à 1.100 mètres. Le plus gros du dénivelé se fait dans les premières minutes. Le chemin précolombien, restauré après la conquête progresse agréablement dans la campagne malgré un pavement aléatoire et grossier.
Deux petites heures pour rallier Guané. Charmant petit village au passé chargé.
Les Espagnols ont choisi ce village pour concentrer les survivants autochtones de Guanes et pour les endoctriner. À partir de 1605, la Fraternité de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie est créée. En 1617, les caciques de ce village (qui s’appelait Moncora) affirmaient dans une lettre qu’à Móncora « nous avons des églises et que nous y organisons nos fêtes ». Le 22 janvier 1622, la paroisse est établie et un curé est nommé. Lors de la visite de l’archevêque du 15 au 19 mai 1623, 134 autochtones ont été baptisés et 490 confirmés, parmi lesquels les caciques de Móncora, Coratá, Chuagüete et Macaregua.
A l’église, parée comme il se doit pour les fêtes de Pâques, j’ai assisté à quelque chose de surnaturel ; un selfie avec le Christ !
Guané, c’est tout petit, donc après une heure de visite, je refais le chemin inverse en montant, sous la chaleur. Douche réparatrice à 13 heures et le même bon restaurant qu’hier midi. Avant que je ne sorte, à 14h30, les premières pluies étaient déjà là ! C’est décidé, je n’irais pas à El Cocuy !
Un petit mot aussi de Darwin ! Une rencontre entre photographes à l’église de Barichara hier. C’est un violoniste qui donnait, hier avec son groupe, un concert à 19 heures à l’église. J’y suis donc allé et comme le concert n’était en fait qu’a 20 heures, nous avons échanger avec autant de ferveur que de difficultés au vu de nos piètres performances linguistiques respectives. Un « gamin » de 23 ans qui a fait du violon son métier et qui désire, plus que tout, aller se perfectionner à Hambourg ou Berlin. Et pourquoi pas y faire carrière. Un très bel échange …
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DIMANCHE DE PÂQUES
Il y a quelques jours, j’ai donc décidé de rester à Barichara pour le dimanche de Pâques. Il faut dire aussi que les 2/3 des bus de grandes lignes ne circulent pas ! J’ai donc pris mon temps ce matin pour me rendre à l’église principale à 9h30. Bien visé ! C’était juste la mise en place du cortège ! Les lourds palanquins sont apportés jusqu’à la chapelle à coté du cimetière. La police en gilet jaune ( 🙂 ) est là mais aussi des militaires armés jusqu’aux dents avec le sigle « GOES » inscrit sur leur gilet pare-balle. Ils entrent dans la chapelle à l’invitation du prête et en ressortent … en portant le palanquin du Christ !! (j’apprendrai plus tard que GOES signifie « Grupo de Operaciones Especiales de Seguridad ») Hallucinant ! Mais la surprise passée, j’ai aussi été étonné de voir si peu de monde suivre ce cortège … Même en Amérique du Sud, la ferveur religieuse se perdrait-elle ?
Les palanquins devant faire plus de 100 kilos, le cortège ne s’est pas éternisé dans les rues de la petite ville ! Restait la montée des marches … pas facile ! (pour eux !). Après un copieux arrosage des fidèles (de leur appareil photo Grrr) à l’eau bénite, l’office a pu débuter à 10 heures dans une église bondée. C’est à ce moment que je me suis éclipsé pour visiter la dernière partie basse de la ville qui m’ait échappé. C’est assez désert, mais tant que ça !
De retour sur la place principale, j’ai reconnu les lieux pour mon départ en bus demain. Parce que il va falloir que ça roule – justement ! Barichara – San Gil puis San Gil – Tunja aux horaires incertains puis Tunja – Sogamoso et enfin Sogamoso – Mongui ! Je sirote un « maracuja » en attendant la fin de l’office qui intervient à 11h30 … quand même. C’est juste le quotidien des habitants, les familles qui se congratulent, les amis qui s’invitent aux bars voisins. Au bout d’une demi-heure, je ressens un frémissement. Que va-t-il se passer ? Ben, juste un deuxième service à l’église ! Le curé refait le plein ! Las, je vais déjeuner avant de passer un après-midi numérique peinard !
SINISTRE …
Première fois ; il a plu toute la nuit ! Je quitte mon hôtel de Barichara sous un fin crachin tiède, prends le bus pour revenir à San Gil où je suis rendu à 08h15. Je me mets en quête d’un bus pour Tunja. Personne ni même un affichage, pour obtenir les horaires des bus en circulation. Sur 8 guichets de compagnie de bus, 6 affichent l’exploitation de lignes pour Tunja. Pourtant, 5 d’entre elles me disent qu’il n’y a pas de bus direct pour cette destination ! Le dernier guichet m’annonce un bus à 10h30 ! Pffff 2 heures a attendre. Mais le bus a du retard et ce sera un départ à 11h30.
Il pleut toujours. Plafond bas, peu de lumière, un jour à dormir dans le bus. Les 4 heures prévues deviennent 5 heures et c’est à 16h30 que je me retrouve enfin à Tunja. A la recherche d’un billet pour Sogamoso, c’est un préposé qui crie cette destination à mes oreilles ! Achat du billet, course sous la pluie dans la cour de la gare et départ quasi immédiat. Yes !! A 18h00, de nuit, à la gare de Sogamoso, je me mets à la recherche d’un moyen de transport pour rallier Mongui. Pour tout dire, la jauge de mon potentiel de patience est allumée au rouge. Donc pour faire ces 12 derniers kilomètres, je craque pour un taxi. (10€). J’arrive à mon hôtel de Mongui vers 19 heures, il fait nuit, il fait 7°C et il pleuviote encore. Nous sommes à 2.900 mètres d’altitude, le chauffeur de taxi et l’hôtelière se sont ligués pour m’annoncer une journée de plein soleil demain ! On y crois !! Je vais manger un pizza au restaurant à coté où je reconnais 2 touristes apperçu ce matin à San Gil. Ils ont pris un bus San Gil – Tunja à 9h30 !!! J’ai les nerfs ! Retour à l’hôtel et je tape cet article à l’ordi sous la couette avec un pull.
Sinon, je dois vous raconter mon étonnement subit hier, dimanche de Pâques. Après avoir écrit l’article pour ce site, je suis allé flâner dans la ville. Une ville qui s’est éteinte petit à petit après les messes. Moi qui était venu pour « la fête », c’était devenu très très calme. Au restaurant, le soir, il y avait trois fois moins d’activité ! J’en ai touché un mot à la serveuse qui acquiesçait et semblait soulagée que le boom de la semaine sainte soit terminé ! Donc j’ai eu le temps de peaufiner un début d’album photo « Best Of Colombie ». Je vous le soumets et serais ravi que vous me donniez vos avis, ici ou sur le site Google Photo …
11 photos de « Best Of Colombie »
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J’Y AI CRU
Ce matin, le soleil fait son apparition pour dissiper les nuages d’humidité. Joie ! Je pars donc visiter ce joli petit village colonial, mais la bataille entre les nuages et le soleil a du mal a désigner un vainqueur. Donc, une lumière peu favorable aux belles photos. 🙁
Je me dis qu’il faudrait mieux être dans le bus pendant la grisaille et au bord de la « Laguna Tota » une fois le soleil établi. Mais le trajet est plus laborieux que prévu et je me retrouve à la « fameuse » playa blanca vers 11 heures. Le ciel est loin d’être bleu et l’endroit loin de valoir ses trois étoiles au guide « Evasion ». Même si à 3.000 mètres d’altitude, c’est la plus haute plage du monde (soit disant)
Je décide de poursuivre à pied la route – chemins quand je peux – qui suit le lac. Ballade très agréable, car très paysanne. Je peux constater ainsi l’importance qu’a pris le maraîchage aux abords du lac, avec des stations de pompage un peu partout et les paysans qui traitent à tour de bras leurs oignons. Le lac est ainsi connu pour être très pollué aux pesticides. Mais, j’ai droit a de très belle vues sur cet immense lac de montagne.
J’arrête un bus qui me ramène à Sogamoso où je déjeune d’un quart de poulet avant de rallier en bus ma chambre d’hôtel de Mongui où j’arrive à 15h30 … sous une pluie battante ! J’aurais aimé qu’un peu de beau temps s’installe, mais ce n’est pas la saison et cette région est réputée très pluvieuse ! Demain je pars pour Villa de Leyva. Encore un village colonial, le plus connu sans doute. J’ai conscience que c’est un peu répétitif et je me languis de changer de sujet !
DES INSTANTS QUE L’ON CROIT INACCESSIBLES
Je quitte donc Mongui et sa fraîcheur matinale de ses 3.000 mètres pour Sogamoso. J’enchaîne très vite avec un bus pour Tunja. La belle surprise c’est que la météo semble vouloir être clémente. Tunja, c’est d’ici que je dois rejoindre Medellin dans 3 jours. J’ai bien du mal à comprendre qu’il n’y a que deux bus par jours ; un bus de luxe à 14h30 qui arrive vers 4 heures du matin à Medellin et un bus qui fait le trajet entre 7h30 et 20h00 … Pas envie d’arriver à 4 du mat’, donc j’achète mon billet pour le 27 à 07h35.
Puis je trouve un minibus pour Villa de Leyva. Il fait le tour de la ville pour ramasser les clients, si bien qu’au bout de 30 minutes nous sommes tout près du point de départ !! Je prends possession de ma chambre (pas mal !) vers 13 heures et je déjeune d’un steak le plus rapidement possible car, le ciel bleu commence à entre envahi par de gros cumulo-nimbus, bien gros, bien sombres ! Quand on prend le risque de venir sous des latitudes équatoriales, c’est parce, en tant que photographe, on a le secret espoir de trouver ces lumières exceptionnelles faites de contrastes éblouissants ! Il faut juste être au bon endroit, au bon moment ! Et aujourd’hui, c’est mon tour d’être chanceux !
Je passe plus de deux heures à chercher les meilleurs angles, conscient de la chance que j’ai. L’impression d’être en Colombie juste pour ce moment. Je profite, je savoure le moment. Alors que le soleil est maintenant caché, je m’attable à une terrasse espérant la pluie diluvienne, les pavés luisants, les gouttières qui débordent. Eh bien non ! Ce soir, malgré ce ciel d’encre, il ne pleuvra pas ! Je prends quelques renseignement à l’office de tourisme pour savoir comment me rendre à la « laguna Iguaqué » demain. Il faut prendre un bus à 7 heures !! Pourvu qu’il fasse encore beau !
Les 14 (belles ?) photos de Villa de Leyva
BALLADE EN MONTAGNE
J’avais décidé cette ballade, encore fallait-il que la météo soit au rendez-vous ! Or, à 5h30, ce sont les premiers rayons de soleil entrant dans ma chambre qui m’ont convaincus. Grand ciel bleu ! Ou presque. Je quitte donc mon hôtel à 6h30 avec 3 bananes et 2 oranges achetées la veille. Je trouve facilement le bus qui part à 7 heures ce qui me laisse 20 minutes pour prendre un petit-déjeuner. Il nous faut 45 minutes, par une route en gravier pour atteindre le début de la ballade. Nous sommes 4 a descendre du bus, une employée du parc et deux jeunes hommes qui me laissent très vite sur place. Après un péage (bidon ?) de 2€ pour une assurance, j’atteins le péage du parc vers 9 heures et m’acquitte des 16 € de droit d’entrée ! Et c’est parti !
Seulement voilà, la montée se fait en forêt. Donc, aucune visibilité. Le chemin est très mauvais, comme au Bhoutan ! De mauvais gros cailloux, des racines énormes, et beaucoup de boue. Les 500 derniers mètres se font dans la ligne de pente ! C’est alors que l’on atteint le paramo. J’avais trouvé le même genre de milieu naturel dans le Simiens en Ethiopie. https://photos.app.goo.gl/YgF9L4WJY2q2Jhfx5 . Malheureusement, je suis maintenant des les nuages et ne peux guère profiter de cet écosystème étonnant.
Harassé par cette violente montée de 500 mètres, je suis très heureux de rallier ce petit lac, lieu de naissance du monde pour les indiens Muisca. Mais en plein dans les nuages 🙂
Il est midi, il fait frais, je n’ai plus qu’à redescendre. La partie raide me fait craindre le pire pour mes genoux. Quel bonheur ! Aucune douleur …
Je rallie l’entrée du parc en 2 heures où je récupère de mes efforts avec … une orange ! J’ai rejoins l’un des « jeunes » partis très vite devant moi. De plus, il est français ce qui facilite grandement les échanges. Il travaille dans le numérique et a envie de profiter de la vie, des voyages. Le travail, ce n’est pas tout ! Il vadrouille en Amérique du Sud depuis décembre dernier. Que j’aime cette philosophie ! Nous redescendons prendre le bus de retour vers Villa de Leyva. Nous nous accordons un « hamburger » car, tout les deux, nous avons la dalle ! Je quitte Romain qui rejoins San Gil demain, pour aller faire mes heures numériques. Il est 17 heures mais j’ai tellement peu de photos que cela devrait être rapide ce soir.
AUX ALENTOURS DE VILLA DE LEYVA
Prendre son temps, vouloir quitter un endroit sans regret, rester plus longtemps que les autres, c’est aussi s’exposer à des temps faibles. Nonobstant, amoureux des monastères, il était hors de question de ne pas aller au couvent de « Santa Ecce-Homo » à une dizaine de kilomètres de Villa De Leyva. Ce matin j’ai donc pris mon temps … et pour cause ! Après avoir circonscrit une rhinite tenace, ce sont mes intestins qui me font des misères ! C’est la troisième fois ! J’aimerais beaucoup ne pas avoir de problème de santé ne serait-ce que pour avoir une bonne forme physique et morale !!
C’est donc après être certain de pouvoir m’éloigner de l’hôtel sans dommages que je vais prendre le bus local pour Santa Sofia, près du monastère. En marchant vers la gare, je le vois passer au loin ! Je patiente donc pour prendre le suivant … pendant 40 minutes. Le chemin qui mène au monastère fait 1 km environ. En pleine campagne, les moutons qui paissent avec leurs petits … ce pourrait être bucolique si ce n’est que l’on surplombe la vallée, couverte de serres à tomates ! Comme le sud de l’Espagne !
Le monastère est joli et bien entretenu. Il n’y a plus de religieux depuis des décennies et c’est un centre culturel/séminaire/musée. Donc l’ambiance de recueillement n’y est pas. Cependant, le musée est sobre et agrémenté d’explications en anglais et en français !! Ce lieux à une histoire trouble et chargée de rebondissements et il est un peu dommage qu’il n’y ait aucun historique à ce sujet …
Et la visite n’a pas duré plus d’une heure ! Je me retrouve au bord de la route à attendre un bus. Au bout d’une demi heure, c’est un monsieur de mon âge qui me prend dans son 4×4. Il me dépose quelques à kilomètres avant Villa De Leyva, au musée du fossile. Je l’ai évoqué, la région est une mine extraordinaire pour les fossiles ! Mais le musée est fermé. Par contre, de l’autre coté de la route, il y a le « centre d’interprétation paléontologique » dans un bâtiment tout neuf qui est ouvert au public. Cela compense largement, car si l’exposition est petite, les explications sont simples, pertinentes et efficaces ! Et il y a des fossiles hallucinants ! A la sortie, un chauffeur de minibus à l’arrêt me hèle. Il part de suite pour Villa De Leyva ! Mais alors, il n’emprunte que des chemins de terre qui desservent les villas aux alentours du bourg ! Et voilà, un bon restaurant à 13 heures (je n’ai pas fait un bon repas depuis 48 heures !) et je reviens à l’hôtel pour me soigner et faire mes heures de numérique !
VITE FAIT
Je ne vais pas vous faire un résumé de 15 heures de bus ! A subir, c’est déjà rude, alors a raconter après 22 heures, c’est au dessus de mes forces !
39 ANS PLUS TARD …
Voilà, cela faisait 39 ans que je n’avais plus foulé les rivages du Pacifique. C’était en octobre 1980 sur la plage de Santa Monica à Los Angelès et ce n’est pas QUE un bon souvenir. Ca y ressemble ! Mais « ça, c’était avant ! »
Sans hâte, j’ai donc quitté mon hôtel de Medellin ce matin. A l’aéroport domestique, j’ai changer quelques euros à un taux « tout pourri » ! Puis enregistrement et embarquement sans le moindre problème. Même que l’on a décollé à 10h35 au lieu de 10h45 ! Vu d’avion, ces 200 kilomètres de terre semblent vierge. L’atterrissage de l’ATR42 se fait sans problème à l’aéroport de campagne de Bahia Solano. Il y avait bien longtemps que je n’avais mis les pieds sur un aéroport aussi rudimentaire ! C’est la porte d’entrée dans un autre monde !
Les formalités et la récupération des bagages se font au rythme permit pas la chaleur moite de l’endroit. Avec un couple d’anglais, je suis embarqué en taxi-scooter vers le port de Bahia Solano où après un bière, nous sommes transbordés dans une barque à moteur, seul moyen d’atteindre Playa Huina. Nous prenons possession de nos chambres, déjeunons vers 14 heures avant de laisser l’après-midi s’écouler dans une moiteur languissante, face au Pacifique.
Moi qui suis en quête d’ailleurs, ici, je suis servi ! TOUT VA BIEN ! MÊME TRÈS BIEN
Les 16 photos du jour sont disponibles ici.
LA JOURNÉE DE « GLANDE » PAR EXCELLENCE !
S’il n’y avait pas eu des « lève-tôt » dans les chambres voisines, j’aurais pu faire la grasse matinée. Parce qu’il y a eu des orages toute la nuit et que cela s’est calmé vers 8 heures ce matin ! Pour autant, le ciel est resté très lourd, comme l’atmosphère. Un taux d’humidité record mais des températures supportables. Après un bon petit-déjeuner à 8 heures, je suis allé faire des photos dans la lumière douce du matin. Ce village allongé sur le sable n’a nul autre pareil. A 50 mètres à l’intérieur des terres, c’est la jungle. Aucune route, aucun chemin, seule l’océan et les bateaux à moteur pour relier ce lieu à la vie … Justement, une vie tellement différente, sans vitesse, sans de excès (de bière peut-être …) faite de pêche de ravitaillement et de cueillette de papayes et de bananes. De plus, les orages de cette nuit ont fait « sauter » l’électricité ! Ce qui ne semble gêner personne, sauf nous à l’auberge qui ne pouvons plus nous doucher, l’eau des citernes ne pouvant plus être montée par la pompe. Alors, la journée s’écoule au rythme des pluies et des éclaircies, des chants des coqs et des vols de rapaces. Seul événement du jour, pendant mon repas de midi, j’ai été attaqué par un perroquet qui voulait manger mon poisson. Une soudaine inspiration m’a fait trouver un nouvel usage à mes tongs ! Il n’a pas aimé le perroquet ! J’ai fait 3 ou 4 fois le tour du village et de la plage dans la journée pour profiter des différentes lumières et les habitants me saluent déjà ! Il est 18h15, le soir tombe, je tape mon texte dans la pénombre en espérant de l’électricité bientôt pour avoir le WiFi …
A 19 heures, le groupe électrogène nous sauve ! Demain, excursion prévue toute la matinée … pourvu qu’il fasse beau !
DERNIÈRES HEURES PACIFIQUES
Hier, un pêcheur est venu à l’auberge nous (le couple d’anglais et moi) proposer une excursion en mer, pour voir d’autres plages, d’autres villages, des cascades et manger sur la plage. Joli programme qui débute ce matin vers 9 heures. Le ciel est plombé mais la température est douce. Nous longeons la côte vers le nord où des plages semblent désertes … sauf qu’il y a toujours une maison cachée derrière les arbres ! Comment vivre ici, loin de tout, loin des hommes avec comme seul voisin le Pacifique ?
Nous traversons la baie de Bahia par des rochers plantés en sentinelles, habités par les pélicans. Le pêcheur – il s’appelle Rambo ! Si ! si ! – Est accompagné de deux « aides ». L’un d’eux laisse traîner une ligne avec laquelle il attrape un énorme poisson, une sorte de thon ? Il est tiré avec difficulté à bord, assommé et débarrassé de l’énorme hameçon !
Océan Pacifique, qu’ils disaient ! Et à quelques encablures au nord de notre lodge, nous débarquons sur une longue plage sombre ; celle de Nabuga. De son extrémité nord, nous nous enfonçons dans la forêt par un chemin boueux jusqu’à une impressionnante cascade. Ce serait une image paradisiaque si l’eau était limpide et le ciel un peu bleu ! Dans la pénombre de la « selva » tropicale, nous ne boudons pas notre plaisir et nous nous baignons avec délectation au pied de cette cascade.
Des militaires en armes, des appelés, viennent nous rejoindre et se baigner avec leurs uniformes. Je comprends à ce moment que nous n’avons pas la même conception du chaud et du froid, du sec et du mouillé, du confort et de l’inconfort ! Nous revenons ensuite sur nos pas pour rejoindre le village de Nabuga. Nous sommes accueillis avec le sourire et en totale décontraction. Le village est presque encore totalement indien ; à peine touché par le tourisme, je ressens ici une forme de calme et de sérénité.
Nous éloignons à peine sur la plage pour prendre notre déjeuner d’une soupe de poisson préparé par « Rambo » et une habitante du village pendant notre visite à la cascade et du village. Le repas est excellent d’autant plus qu’il est le bienvenu. Nous remettons la « lancha » à flot pour revenir dans la baie de Bahia. Au pied d’un rocher sentinelle à 500 mètres de la côte, nous faisons une partie de « snorkeling » à laquelle je ne participe pas vu que le ciel est sombre et l’eau peu claire (à cause des orages d’hier ?). En repartant, nous essuyons un gros grain et retraversons la baie pour retrouver « notre » Playa Huina. Reste à laisser le reste de ce dernier après-midi s’écouler paisiblement en activités numériques en autres. Il n’y a toujours pas d’électricité …
HARI ET PAUL
J’ai changé de monde en quelques heures.
Je tape sur mon ordi dans une chambre moderne d’un hôtel de Medellín au confort parfait. Les murs sont d’un blanc immaculé, le mobilier en plaqué est fonctionnel, d’un joli beige sombre. Le climatisation ronronne, l’éclairage par L.E.D est efficace. Alors pourquoi la nostalgie de l’inconfort de playa Huina ? Sa propreté approximative, ses voisins à la sono à fond, sa météo plus qu’incertaine, tout cela je ne le regrette pas. En fait j’ai passé un excellent séjour au bord du Pacifique grâce à la taquine Harri et son joli nez et Paul au flegme tout britannique.
Un charmant jeune couple qui a su ne faire aucune remarque sur mon anglais pendant les longues heures de discussions animées que nous avons eu tout les trois. A part des pêcheurs colombiens de passage, nous n’étions que trois dans le lodge. Des échanges riches de spontanéité, de véracité parce que l’on sait qu’ils seront sans lendemain et n’auront aucune incidence. Alors des échanges au présent, pleins d’humour, vrais, sincères – je crois ! Je n’ose imaginer à quel point je me serais ennuyé dans ce logement vide s’ils n’avaient pas été là ! Et puis, sans eux, je n’aurais peut-être pas fait la superbe sortie en « lancha » d’hier. Il me plait à penser qu’ils pourraient lire ses lignes grâce à Gogol traductor, alors qu’ils soient ici remerciés. Avec des anglais, il n’y a guère d’effusion. Nous nous sommes donc quitté sobrement ce matin après le petit-déj’. Juste des accolades, pas de promesse que l’on sait ne pas pouvoir tenir.
Le bateau m’a déposé au port de Bahia à 10 heures, un « tuk-tuk » m’a mené à l’aéroport. Je me suis enregistré de suite, tellement qu’il me restait 2 heures « à tuer » avant l’embarquement 🙁 Je ne saurais dire comment s’est passé le vol, puisque j’ai dormi tout le long !
Arrivé à Medellín (cela se prononce « Méhédjine ») je retrouve les standards occidentaux et une belle météo. En escale ici plusieurs jours, je me suis dit qu’il serait judicieux d’appréhender tout de suite le réseau de transport urbain. J’ai eu bien du mal ! Et j’ai finalement rejoint mon hôtel à pied. Chemin faisant, je déjeune d’un énorme steak devant Barcelonne/ Liverpool ! Juste à coté de « mon » hôtel moderne fonctionnel confortable et calme. 16 heures ; je décide de finir la journée par un coté pratique mais fastidieux, j’ai nommé la lessive ! J’en ai un tas et envisage de donner tout ça au service de laundry, sauf que je tombe sur la fiche des tarifs, totalement prohibitifs. Ok ! Direction la laverie automatique la plus proche. Mais j’ai oublié un détail : nous sommes le premier Mai ! La laverie ferme à mon arrivée. Et voilà comment je me retrouve a faire mes heures numériques, très rapidement ce soir, puisque je n’ai pas pris de photos ce jour !
Le mieux ? Lessive ou Santa Fé de Antioquia ?
Grand beau ce matin, je décide donc de faire l’excursion à Santa Fé de Antioquia. C’est à une cinquantaine de kilomètres au nord de Medellin, recommandé par tout les guides. Je recherche le bon bus, puis le métro pour rejoindre le « terminal de transporte norte ». Tout se passe à merveille même dans cette immense gare qu’est le terminal norte. A 09h34 je trouve la compagnie qui dessert Santa Fé de Antioquia. La préposée me vends mon ticket pour le bus de 09h30 et m’indique le quai de départ. En effet, le bus est encore là, mais pas le chauffeur. Et nous partons à 09h40, tout est normal. Par contre, j’apprends qu’il y a beaucoup de travaux sur la route et qu’il va falloir au moins deux heures pour rejoindre S.F.dA. Je suis encore étonné par le relief traversé par la route ; il n’y a vraiment rien de plat dans ce pays !
Arrivé sur place, je me rends compte assez vite qu’une fois de plus, la cotation est surfaite. C’est un joli village, c’est certain, mais de là à faire 5 heures de transport pour 1 heure de visite ???
Cela me rappelle le sketch de D.Boon : « Venez visiter le Nord ! Vous pourrez faire des tas de choses ! Vous pourrez … vous pourrez … vous pourrez faire … euh … DU BUS .! »
C’est ça, aujourd’hui j’ai fait du bus ! Bien dormi dans le bus d’ailleurs ! Donc, comme j’avais noté à mon passage au lavotomatic hier, qu’il y a du Wifi et autres branchements, je rentre à l’hôtel et repars de suite commencer mes heures de numérique là-bas en regardant tourner les tambours ! Du coup, je vais passer autant de temps au lavotomatic qu’à Santa Fé de Antioquia. Et même que je vais passer là un bon moment avec le personnel d’abord et aussi de voir la vie des locaux dans leur milieu.
INCROYABLE ROCHER DEL PENOL
Ce matin, il fait encore beau ! Génial ! Je décide donc de reporter encore la visite de Medellin pour une seconde excursion à la journée très recommandée ; Guatapé ! C’est donc reparti en métro aérien pour le terminal nord.
Je trouve sans peine le bus « qui va bien » et vers 8h50, c’est parti pour 2 heures de transport. (80 kilomètres). Par des routes encore bien tourmentées, j’arrive vers 11 heures au pied du rocher « Del Penol » ! Impressionnant bloc de feldspath/quartz/mica qui domine les allentours du haut de ses 400 mètres « hors sol » !
Après 700 marches d’un escalier impressionnant – en fait il y en a deux, un montant et un descendant – la vue de la terrasse sommitale est saisissante sur le paysage alentour très particulier. Il s’agit de la retenue d’eau Peñol – Guatapé, barrage construit à la fin des années 1970- à cause de laquelle ont été inondés 6.365 hectares, y compris l’ancien village du Peñol. Le barrage permet d’accumuler l’eau de mai à novembre pour l’utiliser pendant l’hiver. Vers midi, j’attrape « au vol » un bus pour le village de Guatapé. Ce n’est pas le plus beau village colonial, mais par contre se livre ici, dans le quartier historique, un extraordinaire concours de façades colorées ! C’est extraordinaire ! Toutes ces couleurs vives, ça donne un de ces peps ! Puis un bon BBQ de cotes de porc sur la place principale, retour en bus puis métro et à 16 heures à l’hôtel pour mes habituelles occupations numériques.
Les 20 photos du jour … et ça « flashe » !
MEDELLÍN EN 3 FAÇONS
Il y a au Nord-Est de Medellín, une immense réserve naturelle appelé « Parque Arvi ». En ce samedi, j’ai décidé d’aller y marcher un peu, de bonne heure si possible, sur un chemin pédagogique archéologique renommé. Deux métros aériens et deux télécabines pour s’y rendre, soit plus d’une heure. La vue sur Medellín depuis les télécabines est à couper le souffle !
Une fois débarqué du télécabine, je me retrouve dans une foule hétéroclites de locaux venus prendre l’air dans cette forêt. Je m’enquiers du départ du chemin, et là j’apprends qu’aujourd’hui, il faut suivre un groupe ! Départ dans 40 minutes pour faire les 3 kilomètres en 1 heure avec un guide hispanophone … joyeuse perspective ! J’ai tout essayé, j’ai cherché partout, pas moyen de trouver le sentier tout seul. J’enrage mais suis obligé de rebrousser chemin. Fin du premier Medellín « vert » ! Et voilà comment, vers 11 heures, je suis au milieu d’une foule monstre venue faire ses emplettes au centre-ville ! Le métro est bondé, les trottoirs impraticables, c’est de la folie ! Seule la vaste place Botero est fréquentable !
J’aurais dû savourer ce moment de foule marchande, mais je dois dire que je n’avais pas assez de mains pour protéger mes appareils photos, passeports et autres téléphones … Parce que ce quartier est connu pour son insécurité (nocturne essentiellement) et ses pickpockets qui aujourd’hui on dû se régaler !
Je me suis peu à peu éloigner de cette frénésie mercantile pour visiter ce qu’il y a d’intéressant à Medellín. Je ne sais pas comment s’était AVANT, mais je dois dire que la nouvelle urbanisation a su créer des espaces urbains modernes, dégagés et de belles perspectives parfois. Fin du 2ème Medellín marchand.
Pour me rendre au 3ème Medellín, j’ai décidé de passer par un Western-Union pour faire du change. Sur « Maps », rien de compliqué. Sauf que je me suis retrouvé à marcher au milieu d’une autoroute urbaine – et je n’étais pas seul – pendant 10 bonnes minutes ! Je ne me suis pas fait plaisir sur ce coup ! Mais j’ai trouvé le Western-Union à l’entrée d’un immense magasin de bricolage qui m’a fait un taux de change très correct. Puis métro pour le terminal de Saint Javier. Je déjeune de « ribs au BBQ » et prends un taxi pour me rendre aux escalators des « comunas ». Une histoire étrange, pathétique et exemplaire de réhabilitation. Le mot n’existe pas ici, mais dans les années 80, ces quartiers ouest de Medellín étaient des favellas. Dans les années 90, lors de la splendeurs des cartels locaux, (même si Escobar a été éliminé en 1993) elles abritaient des bandes armées qui par la terreur faisaient toutes sortes de trafics ; êtres humains, drogues, armes. Début des années 2000, le quartier était incontrôlable -plus de 600 policiers tués – et en 2002, le maire à demandé au président Uribe de faire intervenir l’armée.
Élu le 26 mai, M. Uribe prend ses fonctions le 7 août. Il ordonne immédiatement de « reprendre » la Comuna 13 – une manière pour lui d’inaugurer sa politique musclée de « sécurité démocratique ». Après une brève opération « Antocha » (le 15 août), l’opération « Orión » jette dans le quartier, le 16 octobre, cinq bataillons de la IVe Brigade, le Groupe des forces spéciales urbaines (Fudra), le bataillon de contre-guérilla de l’armée, des effectifs de la police métropolitaine et de la police d’Antioquia, avec l’appui du Département administratif de sécurité (la police politique ; DAS). Plus de trois mille hommes lancés dans une opération de guerre totale contre… la population.En effet, si, dans les premières heures, les milices ont combattu, l’envergure de l’offensive les a amenées à se replier. Cela n’empêche pas les hélicoptères de continuer à cribler les toits des habitations, les tanquetas (blindés légers) de poursuivre leurs tirs indiscriminés, poussant dans les ruelles une avalanche d’habitants désespérés. Pendant cinq jours de « pacification », vêtus de tenues de camouflage, le visage recouvert de passe-montagne noirs, des « informateurs » guident les agents de la force publique qui fouillent les habitations. Au terme de perquisitions menées sans ordres judiciaires, on dénombrera trois cent cinquante-cinq détentions arbitraires auxquelles s’ajoutent, selon le bilan officiel, trente-neuf civils blessés, sept disparus et trois policiers tués.
Dans sa première phase, l’opération dure jusqu’au 20 octobre. La commune a été totalement isolée. Personne n’étant autorisé à en sortir ou à y pénétrer, seule la version des faits donnée par la force publique filtre dans les médias : il s’agit d’une opération militaire légitime qui, en pourchassant les groupes illégaux, a ramené la paix dans la commune. Il y aura ensuite une seconde phase qui durera de longs mois de tractations obscures entres les différents corps d’armée et les différents « blocs » para-militaires. 2004, « comunas 13 » est pacifiée, peu importe les moyens, les disparus, les détentions arbitraires. Suivra un programme de reconquête sociale et culturelle accompagné de l’installation d’escalators pour désenclaver le quartier.
Voilà l’histoire poignante et sanglante de ce quartier passé des pire affres du banditisme aux joies du tourisme ! J’ai passé ici un super moment, dans une ambiance de week-end « bon enfant ». Des graphs splendides, des enfants qui dansent dans les rues sur des musiques à fêler les tympans ! Tout cela avec une vue époustoufflante sur toute la ville. Fin du 3ème Medellín de la rédemption. Retour à l’hôtel machin, patin couffin …
MAGNIFIQUE DIMANCHE A LA CAMPAGNE
Je quitte mon hôtel de Medellín en taxi en espérant que mon info de bus pour Jérico à 8 heures est exacte. Nous sommes dimanche matin, il y a encore quelques fêtards qui vomissent sur les trottoirs mais la circulation est fluide et me permet de rejoindre rapidement le « terminal Sur de transporte ». J’achète mon billet et effectivement nous partons à O8h04 !! Wouaaahh !!
Si Medellín a une température agréable c’est parce que la ville se trouve à environ 1.500 mètres. C’est donc un parcours montagneux andin superbe que j’observe de la fenêtre du bus. (enfin, quand je me suis réveillé !). Au bout de 2 heures et 70 kilomètres, apparaissent les premières plantations de café. C’est un peu pour cela que je visite cette région : c’est celle du café ! Nous entamons la montée vers Jérico. Une vraie montée de col alpestre mais dans une végétation exubérante. Jérico n’est guère cité dans les guides et je me demande si j’ai bien fait de venir. La réponse est immédiate, avant l’arrêt même du bus ! Ce gros village en pente enserré de montagne à un charme fou ! De plus, nous sommes dimanche et il y règne une ambiance de kermesse de campagne que j’adore ! Je prends possession de ma chambre d’hôtel et repars vite profiter du soleil, de la lumière et de l’ambiance. Je glane quelques renseignements sur la façon d’aller demain à Jardin et je vais donc visiter le village pendant midi puis reviens déjeuner en terrasse sur la place principale.
Je décide de profiter du beau temps pour faire une ballade surplombant le village. Le chemin n’est pas facile a trouver mais je parviens au petit sommet surplombant Jérico. C’est magnifique, bien aménagé et la température à 2.200 mètres est agréable.
Quelques heures au calme car l’ambianceur sur la place du village dispose d’une sono « de malade » et ne se prive pas de s’en servir. Je redescends au village où le « baloche » du dimanche bat son plein ! 3 danseurs 180 observateurs ! Mais il est presque 17 heures et il faut vite que je m’occupe du numérique !
En revenant du restau ce soir, je suis passé devant ce bar ! J’ai pris la photo avec mon téléphone, elle est pourrie, mais elle vaut son pesant d’or !
DE JERICO A JARDIN
Totalement séduit par Jérico, j’attendais beaucoup de Jardin, bien plus réputé. Ce matin, à Jérico, j’ai pris mon temps, pour profiter encore de cette ambiance provinciale, des coqs qui chantent, des quelques chevaux dans la rue. Je suis allé acheter mon billet de bus pour redescendre la route par laquelle je suis arrivé. Je me suis trompé hier, il n’est pas à 11 heures mais à 12 heures. Cela me laisse le temps pour refaire un petit tour dans le village, prendre des photos et me faire couper les cheveux par une coiffeuse à la dextérité impressionnante. Pas le temps pour le massage des tempes, j’étais sorti 12 minutes après être entré !
J’ai donc pris le temps d’exploiter les quelques photos supplémentaires prises ce matin avant de partir avec le bus. Au bout d’une bonne heure de descente, il me laisse à Bolombolo ! Ça ne s’invente pas ! Et c’est là toute l’incertitude. Il y a des bus pour Jardin, mais souvent ? Pas le temps de me poser la question, il y en a un qui arrive juste en même temps ! J’aime bien quand j’ai du bol ! Deux heures plus tard le chauffeur me réveille pour que je descende au terminus. Eh oui, la route était bien moins spectaculaire … Donc trois heureset demi de trajet pour me retrouver à 30 kilomètres à vol d’oiseau de mon départ ! Car la route directe est très peu carrossable et donc il a fallu faire une immense boucle de 95 kilomètres pour venir ici. Un peu comme pour aller de Valmorel à St Jean de Maurienne sans pouvoir emprunter le col de la Madeleine ! Vous voyez ?
Je tourne un peu en rond dans cette ville carrée avant de trouver mon hôtel, pas terrible. Et je repars de suite profiter de ce célèbre village. Ben, euhhh, comment dire ? Merveilleusement surpris par Jérico, je ne suis pas impressionné du tout – c’est une litote ! – par Jardin.
La place principale est très agréable, mais le reste du village est assez quelconque. Je suis assez satisfait d’avoir une ballade à faire demain pour emplir ma journée !
BON BOL D’AIR
Ma chambre, payée toujours aux environs de 27 € na pas du tout le standard des précédentes. Malgré tout, je demande à quel prix serait une nuit de plus ; réponse 27 €. Ok, c’est abusé ! Je vais donc, après mon petit-déjeuner, jauger les tarifs pratiqués ici. Et je trouve des chambres bien mieux à 12 € ! J’en fais part à la réceptionniste de mon hôtel qui me répond que c’est d’accord pour 12 € … Donc, non seulement elle m’a volé de 13 € via Booking.com, mais elle avait la ferme intention de recommencer et passer pour un pigeon, ça me gonfle ! Je vais ensuite me renseigner sur les moyens d’aller à Salamina demain. A priori, deux options ; 1/ l’option sage qui part à 6h30 (quand même) en faisant une immense boucle et 2/ l’option pittoresque via le chemin le plus court mais très lent à bord d’un « chiva », bus artisanal qui emprunte les chemins de campagne. Je crois que je vais choisir la 2 qui part à 8 heures ! Je fais l’acquisition d’un équivalent à l’Ercéfuryl, car -sur les bons conseils d’une professionnelle – depuis que j’en prends tout les matins de façon préventive, tout va bien ! J’achète de l’eau et je pars vite pour profiter du demi soleil, mais il est déjà 11 heures. Cette ballade est absolument charmante ! C’est toujours un plaisir de marcher parmi les exploitations agricoles rurales.
Le but de la promenade est une cascade, qui n’en vaut pas vraiment la peine. Mais comme disait Lao Tseu : Le but n’est pas seulement le but, mais le chemin qui y conduit. Un peu de philo, ça ne peut pas nuire !
Une sortie campagne aussi agréable que rafraichissante à 2.000 mètres d’altitude environ. Caféiers, bananiers, bambous géants, cannes à sucres et eucalyptus … La boucle revient à Jardin où m’attends un bonne bière et du poulet ! Il est 14h30, le ciel se fait menaçant ce qui me pousse dans ma chambre d’assez bonne heure pour mes occupations numériques. Et la pluie équatoriale de montagne va bien détremper l’après-midi !
SI J’AVAIS SU, JE NE L’AURAIS PEUT-ETRE PAS FAIT
Et j’aurais eu tort ! Tout commence à 07 heures quand je viens acheter mon billet pour la « chiva » à destination de Riosucio. Il fait gris, il pleuviote, d’ailleurs il a plu une bonne partie de la nuit. Le plafond est bas et donc je ne vais pas profiter comme prévu des jolis panoramas offerts par cette route de montagne. De plus, ce n’est pas la « chiva » mais un vieux bus de 20 places. Un peu dépité, je vais prendre un petit-déjeuner. 8 heures ; départ du bus plein de « backpackers » hollandais, anglais et français. Au bout de 20 minutes apparaissent les premiers nids de poules, au bout de 23 minutes ce sont des nids de dindes et au bout de 25 minutes des nids d’autruche. Tout s’arrange au bout de 30 minutes quand l’asphalte disparait totalement. Toujours en forêt, les échappées sur les paysages sont rares. Nous montons régulièrement de 1.700 mètres de Jardin jusqu’à presque 3.000 mètres à mi-chemin.
A 11h30, nous arrivons sur l’asphalte du gros bourg de Riosucio. Et c’est là que débute l’incertitude car je ne sais pas comment rallier Salamina, les renseignements en ma possession étant aussi flous que disparates. Un chauffeur de mini-van m’incite fortement à monter dans son véhicule taxi-collectif. Nous partons de suite mais n’allons pas bien loin ; à Supia. Le chauffeur, peu patient avec mon espagnol ridicule me laisse en compagnie d’une charmante jeune femme qui me mène a quelques centaines de mètres à une station de transport. Je répète que je veux aller Salamina, alors on m’indique un taxi collectif (superbe 4X4 !). Nous partons quelques minutes plus tard pour … La Féliza. Il est 12h45 et dès notre arrivée, un autre chauffeur de Bus/Taxi/ Jeep me prends mes bagages (on les voit sur le toit de la Jeep du milieu) et m’indique qu’il va me rapprocher de Salamina … dans 45 minutes.
Juste le temps de prendre un déjeuner à la gargote locale. Et je cherche aussi à comprendre pourquoi c’est aussi compliqué. Si vous observez bien la carte de fond de la vidéo suivante, vous verrez que les sierras sont orientées nord-sud et que moi, je vais d’ouest en est ! Je coupe donc les massifs et les vallées !
40 minutes après le départ de La Féliza, je suis débarqué à La Merced à 15 heures. Même topo : j’indique que je vais à Salamina et on m’indique un autre taxi/jeep qui part dans 40 minutes. Ouf, on va y arriver ! Salamina n’est plus bien loin ! Je passe un bon moment dans ce petit vilain village de La Merced. Ambiance de match de foot sur la place principale qui concentre tout les bars ! Quelques centaines de mètres après le départ, nous empruntons de nouveau des routes forestières escarpées et la moyenne tombe drastiquement à 10 km/h environ. Nous ne sommes que deux passagers, bientôt je suis le seul. La météo s’est améliorée, il y a des vues superbes sur les montagnes encore drapées de nuages bas. Pas évident de prendre des photos avec les soubresauts du 4×4 !
Et puis, à 15h30, le chauffeur s’arrête à coté d’une maison et me fait comprendre que je dois descendre et attendre un autre taxi ! Qu’il ne faut pas s’inquiéter, il en passera bien un … mais on ne sait pas quand ! Super ! Je comprendrai plus tard que ces taxi/jeep assurent la desserte des lieux isolés d’une commune et qu’ils ne vont donc pas d’une commune à l’autre. Je dois avouer qu’au bout de 45 minutes sans voir passer autre chose que 3 ou 4 deux roues, perdu au milieu de nulle part, j’ai eu de gros gros doutes. Et puis, effectivement, mon 6ème véhicule du jour est arrivé et m’a mené à destination ! Donc, au final, presque 9 heures pour faire 110 kilomètres … A Salamina, j’ai tout de suite demandé s’il était facile d’aller à Manizalès … apparemment oui ! OUF !!!
J’ai voulu profiter de la dernière heure de lumière pour voir Salamina. Rien de bien extraordinaire là encore. Seule la place principale semble valoir le coup. On sera mieux fixé demain ! J’en profite pour diner à 18 heures de pâtes immondes pour faire mes heures de numérique en soirée.
Le bilan est que ce parcours fût éreintant, long, incertain, oui. Mais aussi magnifique malgré la météo, charmant et enrichissant ! Bref je ne regrette pas !
Sinon ? C’était bien le défilé ?
MAUSSADE …
Dehors dès 8h30, je m’enquiers de où prendre le bus pour Manizalès. Je trouve l’endroit et l’on m’assure qu’il y a tellement de départs qu’il est inutile de réserver. J’aime bien ça ! Je vais donc tenter de tirer quelques belles photos dans Salamina malgré un ciel gris peu propice. Et en cherchant bien …
Je passe aussi au cimetière, détour obligatoire, qui offre une vue superbe sur les montagnes avoisinantes. J’ai beau prendre tout mon temps, à 10 heures, la visite est terminée, je rentre à l’hôtel faire mes bagages. Le patron n’est pas là, je laisse la somme convenue à la femme de chambre qui est en panique totale de ne pas pouvoir joindre son patron ! Je me retrouve donc au départ des bus … le prochain est dans 50 minutes. Oups. Je me dirige donc vers les taxis partagés, et trouve un taxi prêt a partir ! 11 heures, Ça roule !
Trajet de 2 heures sans encombres. Je suis encore étonné par le relief de la région : pas 1 kilomètre de plat ! Et il se met à pleuvoir … 🙁 Au terminal de Manizalès, j’oublie de me renseigner pour les départs vers Chinchita. Oui, parce que, conscient d’être dans un moment faible du parcours, j’ai réservé une journée et une nuit dans une hacienda de « cafétéro ». Cela se situe à Chinchita 80 kilomètres au sud de Manizalès. Je prends possession de ma chambre dans un quartier qui ne fait guère envie ! La réceptionniste m’attribue une chambre sur la 4 voies qui passe devant l’hôtel. Pourquoi, alors que l’hôtel est vide (ou presque) attribuer les pires chambres ? Après une aimable protestation , je me retrouve avec une chambre magnifique dotée d’une vue superbe !
Mais comme vous le voyez, la météo se détériore encore. Que faire dans un endroit pas « top » quand il pleut ? La LESSIVE !!! Donc, après-midi dans la chambre d’hôtel à faire du pratique ! Et à 19 heures, moment d’aller diner, il tombe des hallebardes ! Vivement demain !
LA MONTAGNE, CA VOUS GAGNE … OU PAS
Parce que Manizalès est une ville construite en montagne entre 1.900 et 2.400 mètres d’altitude, la météo en cette saison des pluies est très incertaine. Hier soir, j’écrivais qu’il s’était mis a pleuvoir dru à 19 heures et cela a duré toute la nuit ! Miracle ; vers 6 heures, cela s’est arrêté. C’est donc vers 8 heures que j’ai commencé ma visite de cette ville de 400.000 habitants, dite « charmante » ! N’étant pas certain que cette accalmie allait durer, je suis allé me promener sur une corniche qui offre un beau panorama vers l’ouest sur la chaine « Los Nevados ». Il ne faut pas rêver, je ne l’ai pas vue, mais c’était très joli !
Je suis ensuite revenu vers le centre-ville, bien décidé à tout voir de cette jolie ville.
J’avais coché les adresses pour changer des euros chez Western-Union, ce qui fût fait en deux temps trois mouvements. La valeur du pesos colombien se dépréciant de jour en jour, je gagne du pouvoir d’achat ! 10% environ. Le centre-ville est tout en longueur sur une crête. Je passe par la Plaza Bolivar et sa basilique en béton à l’esthétique plus que discutable. J’avais aussi coché des adresses pour me faire masser, mais ce sont des instituts de beauté (quand l’adresse existe vraiment) et je n’ai pas envie de me faire masser par une manucure. J’ai visité un centre commercial remarquable : C’est un vaste puits carré de 40 mètres de coté. Les coursives sont légèrement en pente et ainsi, en faisant un tour complet, on n’est monté d’un étage ! Un vaste colimaçon en somme. J’ai trouvé ça très judicieux, car sans peine, sans gravir une seule marche, on fait du lèche-vitrine sans interruption pendant 800 mètres et l’on se retrouve au 6ème étage ! Judicieux ! Je suis donc à l’est du centre-ville, là où se trouve l’une des télécabines reliant les quartiers de la ville, comme à Medellín. Et en bas de la télécabine, le terminal de transport ! Je fais donc l’aller/retour (c’est le parcours nord/sud sur la carte ci-dessus ) pour m’informer sur les départs demain pour Chinchila. Je me retrouve encore une fois devant une trentaine de guichets sans aucun panneau synthétique pour diriger le voyageur ! C’est quand même très bizarre … Bref, je trouve la compagnie qui exploite cette ligne (et que celle-ci !) et il y a un départ tout les quarts d’heure. Coooool !
Et je remonte au centre-ville avec la télécabine … Qu’est-ce que ça doit être chouette quand il fait beau !
Et voilà, il est midi et la visite de Manizalès et terminée. Je n’ai pas abandonné l’idée de me faire masser cet après-midi, or il y a – d’après Gogol – deux masseurs à coté de l’hôpital ; ça doit être du sérieux. De plus, c’est dans un quartier sympa, parait-il ! Je n’ai trouvé que la fac de médecine ! 40 minutes de marche pour rien, merci gogol ! Je choppe un bus pour refaire le chemin inverse et retraverse dans sa longueur le centre-ville par une rue parallèle. Et il recommence à pleuvoir …
C’est commerçant, c’est très animé et c’est assez sympa. Finalement, je remonte à la corniche de ce matin, c’est le plus attrayant, pour y faire un déjeuner très agréable dans un bon restau. Il fait presque beau quand je reviens à l’hôtel, j’ai marché au moins 10 kilomètres, ça suffira pour aujourd’hui ! … Quand même, pas simple cette météo de montagne !
Les 9 malheureuses photos du jour !
CHEZ LES CAFETEROS
Départ sans remord de Manizalès. Même si, sous un demi ciel bleu, cette ville a un peu plus d’allure ! Un taxi me mène au terminal de transport, je prends le bus prévu pour Chinchina vers 9 heures. Je pensais qu’il y avait environ 80 kilomètres mais comme il n’y en a que 40 et que la route est bonne, me voilà rendu à Chinchina avant 10 heures ! Un petit taxi jaune pour les 4 derniers kilomètres et me voilà rendu dans mon havre de paix des prochaines 24 heures.
L’hacienda Guayabal offre une visite de découverte du cycle complet du café. Si près de Manizalès, cette visite a du succès. Mais cette demeure offre aussi quelques chambres et permet de passer une nuit au calme, en pleine campagne, au milieu de caféiers, des bambous géants avec comme seule musique celle du coq la journée et des grillons le soir. Quel meilleur endroit pour clore cette septième semaine de voyage ? Après une admiration sans faille pour le jardin, je fais connaissance de deux jeunes belges et un argentin venus pour « le coffee tour ». A 11 heures débute l’explication en mode « écoliers et tableau noir ». L’intervenant fait des efforts admirables de diction pour être compris par tout le monde. Je ne vais pas vous résumer les 12 interventions pour aller du plan de café à la tasse, mais c’était hyper intéressant ! Une seule chose très étonnante que j’ai apprise, c’est que ta torréfaction, qui ne se fait pas en Colombie, consiste à enrober les grains de café chaud avec du sucre (du beurre en Italie) ! En pas qu’un peu ! Nous allons ensuite passer une heure dans les plantations de café. Sous la pluie ! Si le café est récolté toute l’année, il y a deux saisons plus favorables : octobre/novembre et mars/avril. Bref en mai, il pleut trop pour la maturation et il y a une majorité de grain vert. Un bon déjeuner pour clore cette visite, mes trois coreligionnaires repartent pour Manizalès. Je vais ensuite profiter de la météo presque clémente de nouveau sur les collines couvertes de caféiers qui offrent des magnifiques vues sur la vallée.
La fin de journée est magnifique, paisible. Je m’installe près de la piscine pour trier et retoucher mes photos. Luxe calme et volupté.
DU CALME ABSOLU AU BROUHAHA
Lever paisible ce matin au domaine de Guayabal. Pas très envie de quitter ce lieu sympathique. Je prends mon petit-dèj’ – un des meilleurs de ces 50 jours – et prépare mes bagages. Le patron arrive à 09h30 avec sa petite famille et je fais le check-out. Il m’appelle un taxi qui me mène à un terminal de bus inconnu où je trouve tout de suite un bus pour Pereira. J’ai toujours du mal, dans ces immenses gares sans indication, à trouver le bon guichet ! Ce faisant, je me retrouve avec les deux jeunes belges en compagnie desquels j’avais fait la visite à l’hacienda hier. Et nous voilà partis pour Salento, une des villes les plus touristiques de la région. Sans réservation, je vais d’hôtels en hôtels en espérant que le meilleur d’entre eux, repéré sur internet, me fasse un bon prix en cette saison basse. Que nenni ! La réceptionniste est inflexible ! Je négocie avec un autre hôtel, pas terrible, sur la place principale. 13h30, j’ai « la dalle » ! Je marche vers le meilleur restaurant avant d’apprendre qu’il est fermé aujourd’hui ! J’expédie des « chicken wings » BBQ dans une gargote voisine et sous un ciel menaçant, entame la visite de Salento. Autant le dire du suite, ce n’est pas terrible du tout ! Et comme nous sommes dimanche, il y a une foule considérable sur « la plaza » et la seule rue commerçante bordée uniquement de bars, de restaurants, de marchands d’artisanats et autres « fripes ».
Après l’hacienda en pleine campagne … c’est rude ! Vous voyez sur la photo des escaliers au fond qui montent à un point de vue sympa. Je sirote un excellent café avant de revenir à ma chambre vers 16 heures. Mon enthousiasme est en berne. Heureusement que j’ai eu cette inspiration de passer par cette hacienda hier, parce que depuis Jérico que j’ai adoré, je n’ai rien vu de quoi m’enflammer ! Ça fait une semaine quand même … Pourvu que demain, la ballade dans la vallée de Cocora soit à la hauteur.
Les 8 photos du jour … quand même
CHANCE OU PAS CHANCE ?
Au réveil, vers 6h30, je constate que la météo est acceptable, lumineuse au moins ! Chance ? Tout les espoirs sont permis pour ma randonnée du jour ! Je me retrouve donc sur la place principale en quête d’un petit-déjeuner. Mais la « kermesse » d’hier a laissé place à un grand désert ! Pas moyen de trouver ne serait-ce qu’un « café con léché » ! Heureusement que j’avais acheté 4 bananes hier !
La jeep/taxi ayant fait le plein, nous partons pour effectuer les quelques kilomètres qui séparent Salento de la Vallée de Cocora, but de ma randonnée. Et c’est à 7h45 que j’emprunte le chemin (à 2.300 mètres d’altitude), parmi les prairies. Las ! Au bout d’une demi-heure, la pluie commence à tomber et assez dru même. Pas chance ? Pendant plus d’une heure, dans la forêt de nuage, je subis cette pluie dans ces sous-bois sombres et glissants. Une grosse envie de retrouver la Provence m’envahit ! Mais, je dois avouer que cela donne une ambiance assez pertinente ! Je suis un torrent que je traverse à 8 reprises sur des ponts de fortune assez peu sécurisants !
Au bout de 2 heures, j’atteins une maison privée appelée ferme des colibris. Avec un bon café en main, je mitraille ses petits oiseaux multicolores et imprévisibles.
La pluie cesse pour terminer la montée jusqu’à la cote 3.000. Et c’est une route forestière très agréable qui redescend en pente douce vers Cocora. Dès la sortie de la forêt, apparaissent les « stars » du lieu, ceux pour qui tout le monde s’est déplacé ici ; les palmiers de cire ! C’est une espèce de palmier endémique à cette vallée. Très hauts, très droits, ils peuvent mesurer 60 mètres ! C’est très étrange et assez bluffant. Dans les écharpées de nuages bas, le spectacle est grandiose (Chance ?).
Puisque c’est tout près de la route, je retrouve ici la foule du tourisme de masse après avoir vu 3 personnes les 4 heures précédentes ! Pas toujours facile de passer du mode « ours des montagnes » au mode « touriste urbain » !
- C’est joli là-haut ? …. ben oui, c’est la montagne …
- Y’a encore des choses à voir plus loin ? …. ben, va voir toi même !
- C’est encore loin le haut ? 10 minutes ? …. ben non, 5 heures !
Bref, je retrouve les jeep/taxis, la route pour Cocora, mon hôtel, une bonne douche, un bon restau et il est 14h30 et il tombe de nouveau une énorme pluie de montagne ! Grosse envie de détente, alors je tente un massage aperçu à la sortie du village la veille ! J’attends 15 minutes et me voilà sur la table de massage pour détendre mes mollets et mon dos. Que du bonheur ! A la sortie il ne pleut presque plus. J’ai donc réussi à passer entre les gouttes (presque) toute la journée ! De plus, je crois que j’ai fais UNE belle photo aujourd’hui, éligible au « Best Of » ! Alors, chance ou pas chance ?
17 heures, c’est le moment de passer au numérique !
280 KILOMETRES EN 13 HEURES
C’est la rude réalité !
Vous pouvez admirer ce parcours d’une prodigieuse lenteur. J’ai cru ne pas en voir le bout ! Tout avait pourtant bien débuter à Salento où, rendu au départ des bus à 7h15, je suis parti pour Arménia à 7h30, sous la grisaille … Une heure plus tard, j’étais heureux d’arriver à l’heure pour attraper le bus de 09 heures pour Neiva. Mais la compagnie n’exploite plus cette ligne, une autre l’a remplacée avec un départ à O9h30. Mais Arménia n’est pas le départ de la ligne et donc le bus arrive à 10h30 ! Les 100 premiers kilomètres serpentent en montagne et sont effectués en 3 heures. Donc à 13h30, nous quittons Ibagué pour effectuer les autres 180 kilomètres sur des quasi autoroutes, car dans le sens nord – sud, c’est plat dans cette région ! L’ironie, c’est que cette autoroute longe le Rio Magdaléna sur sa rive droite et qu’à 17h30, je passe à 4 kilomètres de mon hôtel, situé, lui, à Villavieja, sur la rive gauche. Mais je poursuis vers le sud jusqu’à Nieva où j’arrive à 17h40 et trouve de suite un minibus pour remonter à Villaviéja ; départ à 18h00. J’ai hâte d’arriver, mais pas le chauffeur ! Il prend des passagers, des colis, 3.000 œufs mis sur le toit et pire, attends une fois 12 minutes et une autre fois 5 minutes des passagers qui ont rendez-vous ! Nous sortons de Nieva une heure après notre départ ! Je suis vert ! A l’arrivée, puisqu’il est serviable, le chauffeur m’amène à l’hôtel. C’est déjà ça! Il est 20 heures ! Je prends possession de ma chambre et parce que je suis vraiment fatigué depuis quelques jours, parce que cette journée m’est apparu trop longue, parce que je n’ai pas envie de proroger mon assurance au delà des 60 jours, parce que le passage en Équateur ( tout proche) est incertain, j’achète mes billets retour vers la France. Ce sera un vol du 21 au 22
Satisfaction du jour ; je suis situé pour la première fois à moins de 3° de latitude nord ! La dernière fois que je m’étais ainsi approché de l’équateur, c’était en famille, en Décembre 2.000, en Tanzanie …
CHALEUR ET SOLEIL
Ouaahh comme ça fait du bien d’avoir une lumière éclatante et une chaleur équatoriale ! La réceptionniste de l’hôtel est extrêmement serviable et après mon petit-déjeuner infâme au « trocson » du coin, elle m’a recommandé un guide en scooter pour visiter le désert de Tatacoa. Parce que c’est petit, certes, mais à pied, voire même à vélo, c’est rude ! 30 kilomètres a effectuer quand même !
A 08h00, me voilà parti en passager sur le scooter du copain de la copine de la réceptionniste ! Après 7 kilomètres, nous atteignons la première et la plus esthétique partie de ce désert. Désert qui n’en est pas un d’ailleurs, mais une zone aride unique. La sierra occidentale arrête les pluies venus du Pacifique et les sierras orientales et centrales arrêtent les pluies venus de l’Amazonie. Dans ce bassin argileux, très très ancien lac interne, le vent et les rares pluies ont ravinés un décor étonnant, proche de Bryce Canyon aux États-Unis.
La chaleur est étouffante, mais souffle sur le plateau une brise d’ouest rafraichissante. Les cactus sont resplendissants et il y a une multitude d’oiseaux.
Dans ce petit écosystème fleurissent aussi les « auberges » pour routards, les aires de camping et un écolodge de luxe à 300 US$ la nuit. Plus loin vers l’est, un autre secteur du désert appelé Los Hoyos. L’argile ocre a laissé place à un conglomérat de sable gris qui lui aussi donne des formes étonnantes. Mais la grosse surprise est pour la fin de ce secteur ! En effet, dans ce milieu aride, la nappe phréatique affleure parfois. Alors il a été aménagé des piscines naturelles, aussi inesthétiques que rafraichissantes !
Et me voilà de retour à l’hôtel à 11h30 ! J’avais prévu de rester ici toute la journée et là, je suis tenté de partir de suite à San Agustin … Bon, coté bus, j’ai bien donné hier, donc je fais un après-midi repos – réservations diverses. Et là, je butte sur Tierradentro ! Peut-être le plus beau site archéologique de Colombie que j’ai prévu de visiter après San Agustin et avant Popayan. Je crois que je vais devoir y aller sans réservation et dans ce « trou » perdu, ce n’est guère engageant !
Demain, route pour San Agustin : à chaque jour suffit sa peine !
001°55′ DE LATITUDE NORD ET EN PULL !
L’équateur ne serait plus ce qu’il était ?
Pour mon dernier trajet vers le sud, cela aurait dû être une journée remarquable, parce que San Agustin faisait partie des « must » que j’avais noté en Colombie. Tout commence bien sous le soleil matinal de Villaviéja. Le minibus part à l’heure – 07h30 – pour Nieva. Arrivée vers 08h40 où beaucoup d’agences annoncent des bus pour Pitalito. J’en choisi une qui parait sérieuse avec départ à 9h. Mais le départ se fera à O9h30 finalement mais surtout, les 4 heures annoncées vont se transformer en 5 heures. Lors d’une escale dans une gare routière, je m’achète des beignets à la viande pour mon déjeuner. Et, à 10 kilomètres de Pitalito, nous sommes arrêtés par des travaux. Circulation alternée ! Je l’ai déjà expliqué, ici, ça ne rigole pas avec les circulations alternées. A tel point que, comme nous sommes devant une gargote, le chauffeur descend prendre un café en terrasse. Les 10 passagers en font autant, les 30 minutes passent plus vite ainsi ! A Pitalito, le ciel est de nouveau très gris et le plafond bas 🙁 Le chauffeur de mon minibus me « case » dans un taxi camionnette 4×4 pour San Agustin. Celui-ci est aussi désespérément lent, et nous finissons par essuyer un orage d’une rare violence. Rappel : ici, ce n’est pas la saison des pluies, c’est en juillet/aout ! Si bien que je suis rendu à 15h30 au lieu des 14 heures escomptées. Le but étant de visiter le parc archéologique dans la foulée pour « remonter » vers le nord et Tierradentro dès demain ! Donc, je suis quelque peu « charrette » ! Un énergumène me prend en charge et m’emmène en moto à mon hôtel quelque peu éloigné. J’y reste 10 minutes et repart avec mon motard qui me mène au parc archéologique voisin. Il est 16h30, largement de quoi effectuer cette visite. J’aurais aimé avoir un guide, mais comme il n’y a pas de client, il n’y a pas de guide !
Le musée donne des explications en anglais, c’est déjà ça. Je vous la fait courte. Cette région volcanique est arrosée par 5 rivières qui mènent vers le sud, vers le pacifique, 2 vers l’Amazonie et la Magdaléna, rivière principale de Colombie qui remonte sur 1.500 kilomètres vers Bogota et Baranquilla sur la côte Caraïbe ! Habitée depuis 8.000 ans, cette région a connu une apogée durant les neufs premiers siècles de notre ère. Nous connaissons peu de chose de cette civilisation sauf ces impressionnantes aires funéraires. Les gens importants ce sont fait construire des tombes, sur des tertres gigantesques avec des stèles et des statues de toute beauté gravées dans la pierre volcanique locale.
Après la visite du musée qui recèle les plus belles statues, j’ai fait la visite du parc et ses 6 zones funéraires. Cela aurait du être splendide s’il y avait eu une belle lumière. Malgré tout, difficile de rester insensible à ces œuvres majeures souvent zoomorphiques.
Et voilà, finalement je suis ressorti à 17h30 … le ciel est enfin dégagé et la nuit tombe. Je vais vite faire un tour du bourg de San Agustin qui, lui aussi, est largement surcoté par les guides. Je glane les renseignement nécessaires à mon parcours de demain, dine à 18h00 d’un steak monstrueux pour finir mes heures de numérique dans ma chambre dès 19h30. Je rapatrie des couvertures car il doit faire en dessous de 20° Nous sommes à 1.700 mètres d’altitude, certes, mais à l’équateur, ça surprend quand même !
Demain et après-demain, à Tierradentro, je n’aurai sans doute pas d’internet. Alors, à dans 2 jours à Popayan peut-être !
002°35′ DE LATITUDE NORD ET EN SHORT
Venir à Tierradentro relève presque du défi. C’est isolé au cœur de la sierra centrale sans moyen de locomotion très efficace.
C’est pourquoi je m’y suis pris de bonne heure ce matin. J’ai quitté en toute hâte l’hôtel miteux où je logeais où mon motard d’hier est arrivé à l’heure ! Je ne vous ai pas assez parlé de Jimmy, la légende … de San Agustin ! Un personnage. Il m’est donc tombé dessus hier à la descente du minibus de Pitalito. Il travaille pour une agence de voyage et a voulu de suite me « caser » un tour à la journée en Jeep, ce que j’ai refusé. Il m’a expliqué quels site aller voir, combien de temps cela pouvait prendre et même où aller diner. Tout ses renseignements étant avérés, je l’ai trouvé de plus en plus crédible et donc intéressant. Hier soir, lors du mon tour rapide de la bourgade, je suis « retombé » dessus. Il m’a expliqué comment aller de San Agustin à Tierradentro et c’est pourquoi je lui ai demandé de venir me chercher à l’hôtel à 7h20 et il était exactement à l’heure, ce qui est totalement inédit en Colombie ! Et il m’explique même qu’il a trouvé un plan plus sûr pour rejoindre Tierradentro ! Il me mène au départ du bus pour que j’achète mon billet ; départ à 8h00. Et on part à l’heure ! Le temps passe vite dans le bus en discutant avec un française en Bolivie pour 15 jours. Jimmy avait raison, à Garzon je ne passe que quelques minutes le temps de trouver un minibus pour La Plata. Après 1 heure de goudron et une heure de piste, arrivée à La Plata où il fait une chaleur de malade ! Un passage inutile par le terminal de bus pour revenir au centre-ville et partir illico, à 13 heures, pour Tierradentro. Ça se passe trop bien ! Je n’ai même pas le temps de déjeuner ! Et contre toute attente j’ai fait ce parcours en un temps record ! Le minibus me dépose devant l’auberge repérée sur le net. Je prends possession de ma chambre et pars faire un tour dans le village
et les collines au dessus. C’est absolument charmant, rural à souhait, simple et reposant. J’adoooore ! Une soirée « discute » avec un français établi en Colombie et la journée parfaite se termine sans la douceur des 1.700 mètres du lieu. Que du bonheur !
UN FINAL DE TOUTE BEAUTE … SI C’EST UN FINAL
Et il a encore plu toute la deuxième partie de la nuit ! Miraculeusement, cela s’est arrêté vers 6 heures … reprise d’espoir ! Le ciel reste menaçant pendant le petit-déjeuner mais il ne pleut pas, alors je pars à 8h30 pour mon tour en montagne de 12 kilomètres.
Tierradentro ? Késako ? Ce sont des tombes creusées dans le tuf volcanique de cette vallée de San Andrés de Pisimbala. Une des nombreuses civilisations de l’âge d’or de cette région, c’est à dire 500 à 1.000 de notre ère, en gros.
À une époque antérieure à l’an 1000 apr. J.-C., cette zone a été habitée par des sociétés agricoles aux caractéristiques culturelles similaires à celles de San Agustín. Ces similitudes peuvent être observées d’après les aspects de la céramique, de l’orfèvrerie et des statues. En revanche, les hypogées sont une caractéristique exclusive de cette région. Elles sont regroupées sur le sommet des collines ou sur le flanc des montagnes.
Dixit Wikipédia
J’arrive au premier site après une heure de marche et même s je n’ai pas le « passeport », le guide du parc veut bien m’ouvrir les tombes. Ces puits funéraires sont incroyables et quand ils sont encore peints, c’est très émouvant. Au moment de poursuivre, je comprends – mal – que le guide veut m’avertir de quelques chose, mais il me laisse poursuivre mon chemin. 10 minutes plus tard, je comprends : il n’y a plus de pont pour franchir un torrent ! Juste un gros bambou … rien qu’un … mouillé ! Bon, une petite frayeur et je suis passé sans prendre un bain d’eau boueuse ! A 10h30, j’arrive au point culminant de la ballade, juste à 2.000 mètres au lieu dit alto del aguacaté. Le nombre d’hypogées est hallucinant ! Je ne peut pas descendre dans toutes !
C’est assez frustrant de n’avoir des signes de cette civilisation qu’en sous-sol ! Entre 4 et 7 mètres de profondeur. Mais la surprise est là, à chaque fois, tel un palimpseste !
Plus qu’à descendre les 500 mètres de dénivelé pour rejoindre l’entrée et le musée du parc. J’y suis à 11h30 et n’ayant prévu aucune provision, je cherche une « comida » dès que j’ai acheté le fameux passeport de Tierradentro. Pour 3 € je mange du poulet grillé et après une heure, attente comprise, je repars pour la seconde partie de la boucle. En pente régulière, j’arrive aisément à l’alto de Sergovia. Il fait un temps splendide maintenant, et comme les plus plus belles tombes se trouvent ici, c’est un régal absolu !
Fatigué, je tente de choisir lesquelles visiter. Mais elles sont toutes aussi belles les unes que les autres. J’ai conscience que ce n’est pas forcément très photogénique, alors je fais au mieux pour rendre cela attractif. J’ai réussi une belle vidéo malgré le manque criant de lumière. (A voir dans l’album) Et puis, encore un site, alto del duendé, des paysages somptueux sous le soleil, des rencontres au bord des cultures de maïs, de café, de yucca, de plantain. Voilà, une belle journée chaude, finalement ensoleillé et plein de très belles surprises. Assoiffé, le cœur léger, je rejoins mon auberge vers 15h00, où je serai seul ce soir.
Demain, départ à 6 heures pour Popayan.
Les 25 photos du jour … et une vidéo
DEBUT DU RETOUR
En trois étapes, en 4 jours, je vais passer du fin fond de la Cordillère centrale colombienne à l’aérogare de Marseille Provence mercredi 22, 16h35 … La réacclimatation a débuté aujourd’hui.
Après une nuit à écouter la pluie tomber sur Tierradentro, j’étais à l’arrêt du bus pour Popayan à 5h50. A 7h20, j’y étais encore … J’ai compris que ça débutait mal quand j’ai vu les locaux qui attendaient comme moi, rentrer chez eux ! Mais Léonardo, propriétaire débonnaire de l’auberge où j’ai donc passé 2 nuits, m’a pris en charge dès son réveil. Pendant que sa femme me servait un petit-déjeuner, il est parti dans le village en me faisant signe d’attendre. Il est revenu avec un taxi 4×4 Toyota, m’a chargé dedans en m’indiquant qu’il allait à Inza, à une dizaine de kilomètres de piste en direction de Popayan. En chemin, ce dimanche matin, j’ai pu constater que dans ces campagnes reculées, les fossés sont encore occupés par la viande saoule du samedi soir ! A 8h00, nous étions 3 passagers à atteindre Inza … et à poursuivre vers Popayan. Le chauffeur du 4×4, nous laisse entre le mains d’un chauffeur de taxi collectif au volant d’une berline Chevrolet d’un autre âge ! Plus de pare-choc arrière, plancher troué par la rouille. L’avantage est qu’il n’est plus d’actualité d’en prendre soin ! Et cela va s’avérer très utile ! En effet, après une heure de pistes acceptables sous une fine pluie intermittente, nous atteignons une zone de travaux. Mais des gros gros travaux ! Avec 5 camions de chantiers articulés, deux pelleteuses monstrueuses. Je descends de la voiture, il fait un froid de canard ! Je vérifie sur mon GPS, nous sommes à 3.200 mètres d’altitude. Une quinzaine de véhicules attend patiemment. Il semblerait que cette portion de la route soit victime de fréquents éboulements et autres glissements de terrain. Au bout d’une demi-heure, la route est ré-ouverte … mais quelle route ! La voiture fait des embardées invraisemblables dans les ornières et la boue. Par deux fois le fond de caisse heurte violemment des cailloux, ce qui fait bien rigoler le chauffeur qui visiblement s’amuse beaucoup ! Jamais je n’aurais cru possible de passer là avec une berline à bout de souffle ! Et cette partie chaotique dure au moins 10 kilomètres ! La route est réputée spectaculaire pour ses paysages andins, nous n’avons rien vu, mais on a eu un autre spectacle ! La piste redevenue normalement carrossable, le chauffeur s’arrête à un point d’eau pour enlever le plus gros de la boue. Soulagé, je m’endors malgré les secousses pour me réveiller 50 kilomètres plus tard à l’entrée de Popayan. Le chauffeur nous dépose à une station de taxi, il fait le coq, genre « tu as vu ? Ça c’est de la conduite ! ». Et il n’a pas tord, car il a été excellent et malgré tout les aléas, il a fait la route en 3 h ½ heures au lieu de 4 normalement ! 12h30, je suis à mon hôtel. J’effectue mon enregistrement pour mon vol de demain et une réservation d’hôtel à Bogota. Je vais pouvoir profiter de Popayan … mais pas du soleil ! Nous sommes encore à 1.700 mètres d’altitude, il fait gris et sombre. J’ai cru un moment, en sortant de mon infâme restau que le ciel allait se dégager, mais non ! Et Popayan, qui a choisi de se parer de blanc doit être très jolie sous le soleil … Il faudra que je me contente de cette lumière !
Voilà, je suis à nouveau en ville, petite ville rurale certes. Mon parcours en transport en commun – hors avion – se termine ici avec 5.000 kilomètres au compteur. Demain soir, ce sera Bogota !
Les 11 malheureuses photos du jour !
VOL POPAYAN – BOGOTA
Voilà une journée paisible qui se présente ce matin. Mon vol est à 14h30, j’ai donc toute la matinée pour profiter de Popayan. La météo est acceptable et après mon petit-déjeuner, vers 8h30, le soleil fait même de timides apparitions. Et une bonne lumière, ça change carrément la donne ! Et nous sommes lundi ! Popayan s’est réveillé, Popayan est animé, 10 fois mieux qu’hier !
Parce que, je ne vous ai pas dit, mais hier soir, j’ai cru ne pas pouvoir diner ! J’ai erré dans le centre-ville pendant de longues minutes avant de trouver LE restaurant ouvert un dimanche soir ! Donc, ce matin, l’impression est bien différente, bien plus intéressante. Mais bon, au bout de deux heures de re-découverte, j’en ai fini de cette bourgade. Je me dis que je vais plutôt tuer le temps à l’aéroport. Et y déjeuner. ERREUR ! C’est une toute petite aérogare avec rien – ou presque – dedans ! Et j’ai plus de 2 heures à tuer ! Voilà, je me mets déjà en « mode passager » … Midi, je déjeune avec chips et coca en attendant mon vol …
Un vol sans encombre avec un ATR72 d’Avianca. Arrivée à l’heure à l’aéroport de Bogota. Taxi, bouchons, hôtel … le train-train quoi ! Il est quand même 17h00, plus le temps pour faire grand-chose. De toute manière, je ne me sens plus dans l’état d’esprit du voyageur. Entre deux avions, entre deux états d’esprits, presque entre deux continents déjà ! Dans 20 heures environ, je serai dans le B787 de la KLM, dans 40 heures je serai chez moi, si tout va bien ! Je redoute un peu ce retour à ma vie quotidienne, 16h35, aéroport de Marseille Provence, ce moment où il faut changer de vie, reprendre celle d’avant, reprendre la vie … « normale » ?