Journée empreinte de dinosaure

Ce n’est pas très agréable ces « chambres d’hôtes » ! Il faut téléphoner en arrivant pour payer en échange de la clé. Jusqu’alors, je n’ai jamais été enthousiasmé par ladite chambre. On ne voit personne (sauf à Viana) et le matin on part comme un voleur en laissant la clé sur le lit. Quand tout cela se passe sous la pluie, comme ce matin, cela met d’humeur morose ! Bref, je prends mon petit-déj’ dans une pâtisserie de Sintra et part plein sud. Donc, je traverse Lisbonne qui ne fait pas partie de mon parcours puisque je l’ai déjà visitée.
Alors que le ciel s’illumine, je parcours une belle petite route « landaise » jusqu’au cap Espichel. Seul inconvénient : des dizaines et des dizaines de motards qui me doublent ? Le cap consiste en un vaste plateau rocailleux entouré de falaises calcaires abruptes. Sur ce plateau, il y a un lieu de pèlerinage doté d’une église du 18ème, d’immenses bâtiments vides qui servaient aux pèlerins et d’un immense parking qui sert de rassemblements aux motards ! Ils sont des centaines ! Le lieu est impressionnant et maintenant sous un soleil éclatant.

Au cap Espichel se dresse Nossa Senhora de Cabo. Une église construite au 18ème sur les lieux d’un ermitage fréquenté par quelques pèlerins. Tout le monde sait qu’il faut visiter les églises l’après-midi pour voir leur façade au soleil, puisqu’elles sont orientées ! Celle-ci ne l’est pas ! Je ne sais pas pourquoi !

Une chose m’interpelle ; il est 10h du matin et la façade de l’église et au soleil ! Ce qui n’arrive jamais (ou presque) puisque les églises chrétiennes sont orientées et donc que leur façade est au soleil l’après-midi ! Puisqu’il n’y a aucune contrainte topographique, pourquoi cette église n’est pas orientée ? Mystère …
Deuxième chose à voir sur ledit plateau ; le phare. Il date 1790 et consiste en un immense bâtiment blanc immaculé.
Et l’acmé du lieu ; il y a ici des empreintes de dinosaure ! Bon ce n’est pas spectaculaire en photo mais passer du mythe du « dino » vu des dizaines de fois en dessin animé, matérialisé en plastique rose et cheveux bleu par Mattel (merci les filles !! 🙂 ) à une trace concrète et tangible de leur existence, c’est émouvant !

Vue plus large du site.


Ils ont marché dans la boue d’une lagune il y a des millions d’années, leurs traces ont été couvertes par la mer, fossilisées par la pression. Quand le millefeuille de sédiments s’est redressé, les couches supérieures ont glissé et coucou, voilà les traces des dinosaures !
Midi ; étape suivante, le massif d’Arrabida. Une chaîne côtière est/ouest près de Sétubal. Encore une toute petite route où il est bien difficile de s’arrêter pour admirer les panoramas au nord comme au sud, vers l’océan. Et toujours des motos, des motos ! Mais j’ai encore une rando prévue, pour être peinard pour profiter de ces beaux paysages. Et encore une fois, je n’aurais pas dû faire confiance à Wikiloc ! La rando se fait à moitié sur la route ! Avec les motards ! Je poursuis donc à faible allure sur cette route en corniche avant de descendre jusqu’à une belle plage en contre-bas. Pas de quoi fouetter un chat mais comme il est 13h30, je vais trouver de quoi me sustenter ! Bien essayé ! Après 20 minutes à attendre la carte (et une bière éventuellement), je craque et pars vers Palmela, joli village sur les hauteurs de Sétubal.

Palmela

C’est mignon, pour le classement par l’UNESCO faudra attendre un peu ! Par contre je trouve un super tout petit restaurant tenu par une suissesse et une espagno-portugaise ! Ouff ! J’avais faim.
C’est dimanche, un peu plus de numérique en perspective, donc, à 16H00, je suis sous la douche de l’hôtel de Sétubal ! Aaaahh un hôtel ! Avec des services, des serviettes, de la lumière et des prises électriques ! Et au même prix !

 

Les photos du jour

 

 

Des bâtisseurs fous

Je quitte ma chambre pour rejoindre Mafra – non loin de là –  célèbre pour son palais. Il ouvre à 9h00 … mais à 9h20 l’immense esplanade devant le palais est déserte et battue par le vent du nord. Je vais me renseigner auprès de l’office de tourisme qui n’ouvre qu’à 10h … Argh ! Je cherche à comprendre ce qui se passe et décide d’abandonner. Mais en partant, je passe devant le palais et je remarque un peu de mouvement. Je me re-stationne et me rend de nouveau à l’entrée. Ben, ça ouvre … doucement … il est 9H40. Cet immense palais est assurément l’œuvre d’un mégalomaniaque ; Jean V « le magnanime » ! Il dépensa sans compter l’or brésilien pour faire construire ce palais baroque qui comprend un monastère et une basilique. L’ensemble couvre 4 km². Commencé en 1717 et achevé en 1746, cet ébouriffant édifice en faux marbre est l’œuvre de l’Allemand Friedrich Ludwig.

Jean V dépensa sans compter l’or brésilien pour faire construire ce palais baroque qui comprend un monastère et une basilique. L’ensemble couvre 4 km². Commencé en 1717 et achevé en 1746, cet ébouriffant édifice en faux marbre.

Comme l’Escurial, il s’organise autour d’une basilique. Presque un siècle plus tard, lorsque les Français envahirent le Portugal en 1807, Jean VI et la famille royale s’enfuirent au Brésil en emportant l’essentiel du mobilier. La visite est une donc une longue traversée de salles quasiment vides et avec peu d’explications de surcroît ! Mais la longueur des couloirs !! C’est ébouriffant ! La bibliothèque est par contre spectaculaire !

Je quitte donc Mafra pour Sintra. Sintra, c’est compliqué ! Les édifices remarquables sont logés dans les collines desservis par de toutes petites routes, souvent à sens unique ! Si tu rates l’entrée, tu fais le tour ! Et le tour fait 10 kilomètres ! Chance ! Je trouve à me stationner au pied du « Castelo dos Mouros ». Au pied, au pied …. il y a une bonne demi-heure de grimpette dans la forêt pour arriver à l’entrée. Dans la forêt, c’est presque un parc ! Il y a de multiples accès, ce que je ne savais pas et cela aura son importance ! J’arrive donc aux portes de cette forteresse bâtie par les Maures au Xème siècle sur un piton rocheux dominant l’océan et Lisbonne ! Un vrai régal.

Il n’y a que des remparts mais quelle folie de construire ainsi sur des pentes abruptes ! Je me fais donc les mollets à monter et descendre de tours de guets en chemins de ronde. A la sortie, je trouve le moyen de rejoindre à pied – toujours dans la même forêt – un autre édifice incontournable de Sintra, le plus connu ; le Palais de Pena !

Lonely Planet ; « Ferdinand de Saxe-Cobourg et Gotha, artiste et époux de la reine Marie II, qui devint ensuite Ferdinand II, confia en 1840 à l’architecte prussien Ludwig von Eschwege la construction de cette fantaisie mauresque-manuéline .Véritable débauche d’imagination et de couleurs, le palais est inspiré des châteaux de Stolzenfels et de Rheinstein ainsi que du palais de Babelsberg de Potsdam. L’intérieur est tout aussi éclectique : porcelaines de Meissen, mobilier de style portugais, fresques en trompe-l’œil, et plantureuses nymphes ».

Véritable débauche d’imagination et de couleurs, le palais est inspiré des châteaux de Stolzenfels et de Rheinstein ainsi que du palais de Babelsberg de Potsdam.

Pour tout dire, j’ai trouvé ça dingue ! Et pas de mauvais goût ! C’est romantique, harmonieux, un vrai enchantement !

Et je redescends à ma voiture. Et c’est en redescendant que je m’aperçois qu’il y a des portes d’accès à ce parc boisé, un peu partout. Et donc, je ne sais plus comment rejoindre ma voiture ! J’ai essayé un mauvais chemin pendant 20 minutes – je rappelle que ce n’est pas plat du tout ! – avant de me raviser. Heureusement, j’avais repéré que ma voiture était stationnée près d’un immeuble en construction et c’est ce qui m’a sauvé. Une bonne âme a très bien compris de quoi je parlais et m’a remis sur le bon chemin !

Cela nous fait donc 3 bâtiments de « ouf ! » . Et le Lonely Planet m’en promet encore un autre, encore plus fou ! Mais il est, lui aussi, au bord d’une toute petite route en sens unique, je n’ai pas pu me stationner … je n’ai pas voulu faire les 12 kilomètres de la boucle pour revenir ! Et voilà comment j’étais à ma chambre à 16h30 !

Les photos du jour