Coïmbra 2ème journée pépère.

Donc, une journée « pépère » en perspective. Je ne me lève pas trop tôt pour ne pas bousculer le boulanger/pâtissier d’à coté. Après quelques viennoiseries je pars pour Figueira Da Foz. Je l’avais shunter entre Porto et Coïmbra, c’est à 30 minutes d’ici. Sous un joli soleil matinal, me voilà donc de nouveau au bord de l’océan. Un soleil radieux, un peu de vent, l’odeur des embruns et une lumière magnifique. La plage a ceci de particulier qu’elle est totalement plate. C’est donc une lagune sèche qu’il faut traverser pour atteindre l’eau, sur au moins 200 mètres !

La plage du Buarcos, juste au nord de Figueuira da Foz offre la particularité d’être le long d’une zone lagunaire.

Figueira Da Foz est une station balnéaire prisée depuis fort longtemps car facile d’accès, depuis l’Espagne en particulier. Il reste donc quelques bâtiments « art nouveau », mais vraiment très peu. Je ne m’attarde donc pas pour l’architecture. Après une heure a profiter des embruns, retour à Coïmbra pour visiter le monastère de Santa Clara. Il y en a deux, l’ancien et le nouveau – comme les testaments. L’ancien date du moyen-age et c’est pourquoi il m’intéresse. Mais, construit trop près de la rivière, il a été sujet à de nombreuses inondations et reconstruit un peu plus haut sur la colline. Colline de l’autre coté de la rivière, en face celle de Coïmbra. J’ai eu un peu de mal a le trouver ce vieux monastère ! Et mes efforts n’ont pas été récompensés, puisqu’il est fermé pour cause de rénovation ! Je passe devant le « nouveau monastère » qui date du 18ème siècle. Et je n’en peux plus du 18ème siècle ! Comme il n’a pas l’air attrayant, je zappe ! Je repasse par ma chambre pour régler encore des problèmes administratifs avec mon « provider ». Il est 14h, le « Museu Nacional Machado de Castro  » ouvre ses portes, je m’y rends. La visite débute par le cryptoforium. Quésako ?

Aéminium, le nom de Coïmbra au temps des romains, fût fondé au début de notre ère près de Conimbriga. Mais c’est une colline, et pour bâtir le forum près du croisement stratégique des décumanus et cardo maximus, il fallait aplanir. A l’époque, on terrassait, on remblayait. Mais l’ingénierie romaine, bien aidée par l’invention du mortier, a permis de construire des surfaces planes gagnée sur la pente grâce au cryptoforium. Des cryptes capables de soutenir le cœur de la ville qu’était le forum. Il était accessible et servait aussi de stockage. Il existe plusieurs de ces cryptoforium dont un à Arles et un à Reims. Celui-ci a été rallongé six fois d’Auguste à Constantin ! La visite est absolument bluffante !

Mais l’ingénierie romaine, bien aidée par l’invention du mortier, a permis de construire des surfaces planes gagnée sur la pente grâce au cryptoforium.

Je passe à la cafétéria me sustenter d’une salade de thon avant d’entamer la visite des collections permanentes du musée. Ce musée est superbement fait, c’est aéré, bien éclairé. Les œuvres sont magnifiquement mises en valeur.

L’itinéraire débute par le département de sculpture. De l’antiquité au 18ème. Une partie du gracieux cloître de São João de Almedina est reconstituée. De superbes albâtres de l’école anglaises … J’ai vu aussi les impressionnantes figures en terre cuite de la Cène réalisées par le Français Hodart entre 1530 et 1534. Dont je n’avais jamais entendu parlé !

J’ai « piqué un sprint » pour passer les peintures religieuses du 18ème. Vient l’espace « céramique ». Encore des trésors antiques, médiévaux ou plus tardifs. J’ai adoré une collection d’azulejos anciens !

Plaque héraldique en azulejos primaire de Séville datée de 1520. La taille est de 30 cm de coté environ

Je me suis attardé sur les salles d’orfèvrerie. Des choses magnifiques sont exposées ici dont cette « vierge à l’Enfant » de 60 cm de haut en or et en argent, datée de 1300 !

Vierge à l’Enfant de 1300.

Puis des salles de mobiliers, d’habits sacerdotaux … évidemment.
Voilà, et comme ce n’est pas le Louvre – au point de vue de la taille – j’étais de retour à ma chambre à 16h30 ! Quand je vous dis que c’est une journée « pépère » !

Les photos du jour

WAMBA super jardinier !

Tout d’abord, le parcours effectuer pour la visite de cette belle ville ;

Le peu que j’ai pu voir de Guimaraes hier soir, m’a déjà beaucoup plu. Ce matin je pars donc à la découverte du centre historique. berceau des ducs de Bragance. Je débute par la spectaculaire visite du palais des ducs, construit en 1401. Salazar, bien mégalo, en avait aussi fait une de ses résidences. La restauration est très bien faite, le mobilier discret.

Palais des ducs de Bragance : l’antichambre

 

Cerise sur le gâteau, avec un QR code à l’entrée de chaque salle, on obtient toutes les explications sur son smartphone ; quelle belle idée ! Juste à coté, je visite aussi le château médiéval, construit en 1100. Le château était donc tout neuf quand y naquit en 1109 le futur Alfonso 1er. Rappelez-vous ! Le capétien de la 8ème génération issu de la maison de Bourgogne ! Ce n’est que pour ceux qui ont suivi mes articles depuis le début (Bragance).

Donc, un beau château fort comme je les ai toujours imaginés dans l’enfance. Donjon, chemin de ronde, créneaux, mâchicoulis … tout ça, tout ça !

Je flâne ensuite dans le vieux centre. Pas aussi charmant que celui de Braga, mais vraiment bien. Et c’est là qu’intervient Wamba le jardinier ! Je la fais brève ; 3ème siècle, les wisigoths venus de la mer noire s’installent au sein de l’empire romain. Depuis leur capitale, Toulouse, ils s’installent dans la péninsule ibérique qu’ils « perdent » en 507 à la bataille de Vouillé. Ils leur restent la Galice et le nord de l’actuel Portugal. Wamba (633-688) se bat contre les Suèves pour conserver ce territoire. Après sa victoire, il enfonça sa lance dans le sol près d’un olivier et refusa de régner à moins que le bois de sa lance ne donne naissance à un arbre. Ce qui arriva, selon la légende.

« Y’a pas rien là ? ».

Wamba est considéré comme le dernier roi wisigoth. Ce kiosque concrétise l’endroit exact de ce fait d’arme !

 

Après un passage par ma chambre, il me reste du temps et je décide d’aller visiter un oppidum datant d’avant l’antiquité : Citania de Briteiros. Quelle belle surprise ! Jamais je n’avais visité une ville pré-antique aussi bien conservée ! C’est magnifique d’avoir d’aussi beaux vestiges de ces temps où les hommes ont inventé l’urbanisme. Un plan de ville bien réglé autour de deux axes principaux qui font déjà penser aux décumanus et cardo maximus !

Les restes de la maison commune.

Il y avait même déjà des bains … sous l’influence de romains sans doute, puisque la ville fût abandonnée au début de l’ère chrétienne.

Et voilà … c’est tout pour aujourd’hui !

Les photos du jour